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570.
Élisabeth Rachel F
ÉLIX
, dite RACHEL
(1821-1858) la grande tragédienne.
Lettre autographe signée « Rachel », Lyon 5 juillet 1843, [à Juliette R
ÉCAMIER
] ; 4 pages in-8 (traces d’onglet).
800/1 000
B
ELLE
LETTRE
À
M
ADAME
R
ÉCAMIER
SUR
SES
SUCCÈS
À
M
ARSEILLE
.
Elle arrive à Lyon, « très flattée de l’accueil que j’ai reçu à Marseille ; tout ce que je puis désirer, c’est de trouver chez les Lyonnais
un enthousiasme aussi vif pour la tragédie que chez les Marseillais. On m’avait dit que ceux-ci ne prenaient rien froidement ils
me l’ont prouvé et je leur en conserve une sincère reconnaissance. D’autant plus que j’arrivais en concurrence avec les processions
[…] c’est une concurrence redoutable chez une population aussi dévote ! Eh bien j’ai lutté sans trop de désavantage. Ma dernière
représentation à Marseille m’a fait bien venir d’une grande partie de la société qui ne va jamais au théâtre, et qui avait consenti à
faire en ma faveur exception à ses habitudes, aussi j’avais choisi
Polyeucte
et l’œuvre du grand Corneille n’a pas eu moins de succès
auprès des provençaux qu’auprès des concitoyens de cet illustre Poëte ». Elle commence après-demain ses représentations à Lyon
et espère pouvoir passer en Suisse le dernier mois de son congé : « ce voyage de santé m’est devenu indispensable car mon séjour
à Marseille m’a laissée très fatiguée. » Elle prie sa correspondante de saluer son entourage, MM. de Noailles, Brifaut, Ballanche et
Ampère : « Je ne vous parle pas de Monsieur de C
HATEAUBRIAND
, les journaux m’ont appris qu’il était aux eaux, j’espère que vous
en avez de bonnes nouvelles »…
Les Neuf Muses, 2005
.
571.
Maria Dolores Eliza G
ILBERT
, dite Lola MONTEZ
(1818-1861) danseuse,
aventurière et courtisane d’origine irlandaise, maîtresse de Louis I
er
de Bavière.
Lettre autographe signée « Lola Montez », [Paris] « 40 Rue Laffitte » [1845 ?], au marquis
de F
LERS
; 3 pages in-8.
700/800
T
RÈS
RARE
LETTRE
. Elle revient de la campagne et le supplie « de ne me pas oublier, mais de
venir me faire la bonté d’une petite visite » Elle espère qu’il a pu s’occuper de son « affaire » et
« écrire un mot à quelqu’un. Vous savez, je suis chez moi toute la journée et toujours. Je prie
que vous voulez bien me dire quand j’aurai le plaisir de vous voir par ma femme de chambre
qui apporte ceci et qui est une personne de confiance »…
[Le marquis de F
LERS
était un des témoins de Jean-Baptiste de Beauvallon lors du duel où ce
dernier tua Alexandre D
UJARRIER
, amant de Lola Montez, le 11 mars 1845.]
O
N
JOINT
une photographie par la
London Stereoscopic Company
(format carte de visite, tirage de
l’époque).
572.
Marguerite-Joséphine W
EIMER
, Mademoiselle
GEORGE
(1787-1867) tragédienne, sociétaire de la
Comédie-Française.
2 lettres autographes signées « George », [1846 et
1853 ?], à Jules J
ANIN
; 2 pages in-8 chaque. 400/500
19 août [1846]
,
SUR
LA MORT DE
SON COMPAGNON
H
AREL
: « J’ai
perdu mon pauvre Harel la moitié de ma vie. Plaignez-moi,
mon cher Janin, je suis si malheureuse et pourtant il me
faut du courage, pour mon Tom, pour ma sœur. Votre ami
est déposé dans le même tombeau de mon père et de notre
petit Léopold. Vous les aimiez aussi je crois. Un mot sur
la perte de cet homme si distingué, si courageux, si bon et
si malheureux ! Vous l’aimiez Janin, vous l’aimiez, n’est-ce
pas ? Vous lui accorderez quelques lignes »…
[Décembre 1853 ?]
, sur sa représentation à énéfice : elle a
vu Mme G
RISI
. « Elle consent, mais il faut que je l’
encadre
.
Comment ! je l’ignore !! Il faudra bien, car sans l’
encadrement
elle ne danserait pas ! Elle doit vous voir. Dites-lui tout
au monde pour qu’elle me tienne parole !
Mentez
si vous
pouvez
. Je sais que cela vous sera difficile, mais enfin pour
moi vous ferez un effort, n’est-ce pas mon cher ami ! Dites-
lui bien tout le succès que nous lui ferons ! »… Elle réclame
l’article de Janin, qu’on dit magnifique : « on le dit rempli de
cœur
. J’y crois aussi vous êtes meilleur que vous ne voulez
le paraître »…
Ancienne collection Jean D
ARNEL
(28 juin 2004, n° 230).