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589.
Eleonora DUSE
(1859-1924) la grande
actrice italienne.
Lettre autographe signée « Eleonora »,
Genova (Gênes) 30 mai 1898, à G
ABRIELE
D’A
NNUNZIO
; 4 pages in-8 à l’encre violette
(fente réparée au 1
er
feuillet) ; en italien.
1 000/1 200
B
RÛLANTE
LETTRE
D
’
AMOUR
À
D’A
NNUNZIO
.
Elle reçoit tous les jours un télégramme. « Les
paroles dans un télégramme arrivent encore
vives – dans une lettre, encore chaudes. Voici la
lettre. La main qui caresse et touche
cette
lettre
en demande
une
; une
lettre écrite
PAR
Gabriele
!
Je vois
la main qui écrit – ce sera comme si je
la serrais. Et toi tu travailles. Je n’ose donc te
parler […] Seulement une parole, Gabriele !
– c’est si doux,
dedans
, au fond de l’âme […]
Si donc
LE
JOUR
de
notre
séparation arrive, je
ferai tout ce que je peux pour me maintenir
en vie ! […] Moi, j’ai conservé, en vivant et en
souffrant, toute la fraicheur, la force, l’acuité, la
bonté intelligente du cœur, la douceur qui vient
de l’âme à la bouche, la soif
de l’âme
qui
de la
bouche
monte… monte… vers une autre force –
(que je ne sais dire, mais) que je sens ! Oh ! Béni
soit le jour, le mois, l’année
où
je t’ai rencontré
dans cette vie qui est la mienne !
Que serais-je
si
je ne t’avais pas
connu
?? »…
Demarest, 2001
.
590.
Sarah BERNHARDT
(1844-1923) la grande actrice.
Lettre autographe signée « Sarah B », [fin 1903], à Édouard D
E
M
AX
; 4 pages in-8 à ses chiffre, emblème et devise
Quand même
, au crayon.
500/700
« Ullmann me dit, cher Ami, que votre méchante humeur provient de ce que j’ai refusé à Jacques R
ICHEPIN
notre concours
pour son
Falstaff
. Mais ami chéri, réfléchissez une seconde. Dans ce moment on essuie une campagne contre la pièce. Vous êtes
la tête de ce quatrième acte. Si
je le décapite je tue ma pièce et
vous savez mieux que personne
que je n’en ai pas les moyens.
Le jour où vous lâcherez le
rôle,
nul
NUL
NUL ne pourra
le jouer et je serai seule et
impuissante malgré mon
énergie ». Elle tient à garder son
nom pour son théâtre : « Vous
et moi sommes les colonnes
de ce temple d’art. Quant au
Falstaff
, cela se jouera vingt
fois. La pièce est ennuyeuse. Je
le regrette pour Jacques, mais
cela est. Enfin, ami, nous allons
avoir à répéter
Polyeucte
, Ésope,
Esther
,
le Festin de la mort
!! etc.
etc. Allons mon cher petit de
Max vous si plein de tendresse
et de dévouement dans les
mauvais jours, ne troublez pas,
n’attristez pas ma joie quand les
beaux jours reviennent »…