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83
A
u
sujet
d
’
un
goéland
. Il attend avec impatience ses remarques et ses comparaisons de la
Faune ornithologique d’Abyssinie
, et
il le prie d’éclairer « un mystère que vous seul pouvez dévoiler. Qu’est-ce que
Larus schimperi
,
B
ruch
, à tête noire qu’il dit être
le mien. J’avais cru comprendre qu’il l’avait eu de Schlyel ; mais celui-ci s’en défend... et son fils (Bruch) qui est ici me dit que ce
doit être de vous !.. Vous sentez que n’ayant pas publié mon
Schimperi
je tiendrais à le concilier si c’est possible avec celui que
M
r
Bruch m’attribue... J’attends pour le publier de savoir si c’est d’après un oiseau ou d’après un renseignement »... [Bonaparte
décrira l’oiseau en question dans son
Conspectus generum avium
, t. II, Leyde 1857, p. 229.]
196.
Jean-Baptiste BORY DE SAINT-VINCENT
(1780-1846) voyageur, naturaliste, militaire et homme politique.
L.A.S., Paris 22 [octobre 1821], au Dr Isidore
B
ourdon
; 3 pages in-8, adresse.
200/250
B
elle
lettre
sur
la classification des animaux
. Il presse Bourdon de livrer son article. « Songez que n’ayant que l’espace nécessaire
pour mettre des faits, rien d’étranger à l’animal ne doit être admis. Réfléchissez que l’histoire trop étendue des
classificateur
des animaux
et des jugements sur leurs méthodes et leurs ouvrages sont du domaine d’une préface et non d’un article ; que [...]
Aristote, Pline, Gessner, Ray, Klein &c ont procédé selon les ténèbres ou les lumières de leur temps et cette affaire n’apprend
rien sur les animaux ; il faut simplement définir ceux-ci, prouver que l’animalité passe par tant de formes, que presque tout ce que
l’on dit des uns ne peut convenir aux autres [...] Comment croit et vit l’animal ? Ce qui distingue les grandes masses ? Ce qui les
rapproche dans la nature et non dans les livres ? Voilà ce que recherchent les bons esprits, [...] cette foule de noms grecs dont on
accable la science ne sont jamais que des noms [...]. Surtout abstenons nous de ces grands éloges des anciens qui ne savaient tout
au plus que ce que savent nos paysans de la campagne et que
B
uffon
a mis à la mode. Défendons-nous surtout de la fureur de
comparer celui-ci comme naturaliste à
L
inné
»...
O
n
joint
une autre L.A.S., 9 août 1827, à Victor
A
udouin
, aide-naturaliste au Jardin des Plantes (2 p. in-12, adr.), sur la
publication des tomes XII et XIII du
Dictionnaire classique d’histoire naturelle
, et ce qui lui est dû...
197.
Ami BOUÉ
(1794-1881) géologue franco-allemand naturalisé autrichien, promoteur de la paléogéographie. 3 L.A.S.,
Paris 1830-[1834 ?], à Philippe-Louis
V
oltz
, ingénieur en chef des mines, à Strasbourg ; 5 pages in-4 ou in-8,
adresses.
400/500
À
propos
de
la
S
ociété
géologique
de
F
rance
,
dont
B
oué
fut
le
cofondateur
et
premier
président
.
13 mars 1830
. Présentation de son cousin Henry
L
asserre
, conservateur du musée de Genève « pour la partie des Insectes » : ils
fondent avec Rozet et Jobert un
Journal de géologie
dont il énonce les bases, et une « Soc. de géologie cosmopolite » qui recevra
tout homme qui payera 20 fr par an : « Nous sommes à la 3
e
séance. On sera très nombreux. Vous êtes en tête pour la France »...
11 mai 1830
. Explications sur le montant de la cotisation : « nous ne cherchons que des souscripteurs & des gens de bonne volonté,
des gens zélés pour la science & pour le bien de la France » : Koechlin, Brongniart, Prévost, Beaumont, de Billy, etc. ; il parle du
nom, du règlement et du
Bulletin
de la Société géologique, et le supplie d’adhérer pour ne pas priver la Société « d’un des premiers
géologues de France »...
[1834 ?]
. La Société s’assemblera en septembre à Strasbourg ; on prie Voltz de s’entendre avec Jaeger à
Stuttgart pour les séances de la réunion allemande. « Mon
Résumé
s’imprime & formera 1 vol. Vous y trouverez énuméré ou
analysé 760 ouvrages ou mémoires des sc. physiq. chimiq. naturelles & géologiques »...
198.
Adolphe BRONGNIART
(1801-1876) botaniste, père de la paléobotanique. L.A.S. comme professeur de botanique
au Jardin des Plantes, 20 décembre 1836, [au capitaine de vaisseau Abel Aubert
D
upetit
-T
houars
] ; 2 pages et quart
in-4 (petite fente au pli).
250/300
R
equête
scientifique avant
le départ de
l
’
expédition de
la
V
énus
(Brest le 29 décembre 1836), pour un voyage de circumnavigation
de plusieurs années.
Il souhaite que le marin s’occupe de quelques genres de collection pour le Museum. « Je n’oserais pas vous prier de vous occuper
de collections botaniques [...] ; mais il est un genre de collection botanique qui offre beaucoup d’intérêt et qui est facile à faire
pour un officier de marine, c’est celui des plantes marines de toutes espèces. Nos collections sont encore pauvres en ce genre »... Le
Brésil, la Terre de Feu, toute la côte d’Amérique depuis le Chili jusqu’aux îles aléoutiennes, ainsi que les îles de la Sonde, seraient
intéressants sous ce rapport... Sans se soucier de savoir si on les possède déjà, il conviendrait de recueillir plusieurs échantillons de
chaque espèce, de les laver dans de l’eau douce, les faire sécher par petits paquets à l’air libre, à l’ombre, et de les conserver dans
des cornets ou sacs de papier étiquetés... Il voudrait en particulier des espèces que l’on trouve dans les parages du Cap Horn, dans
les mers australes, boréales ou tropicales, et sur les côtes de la Californie, « cette partie de l’Amérique ayant été jusqu’à présent
très peu visitée par les naturalistes »...
199.
Alexandre BRONGNIART
(1770-1847) minéralogiste et géologue, directeur de la Manufacture de Sèvres. L.A.S.,
Sèvres 28 juin 1838, au géologue Marcel de
S
erres
, professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, à Montpellier ;
3 pages et demie in-4, adresse.
300/400
Il admire toujours l’activité, la «
laboriosité
» et les connaissances de son collègue, mais après avoir parcouru le début de sa
Cosmogonie [de Moïse, comparée aux faits géologiques]
, il ne saurait rien dire, « ces sortes de polémique scientifico-religieuse n’étant
ni dans mes goûts ni dans mes principes. Je crains toujours que la science en voulant venir au secours de la révélation, ne prête
plus d’armes à ses ennemis que de secours efficaces à la religion, qui n’en a pas besoin. Je ne vois pas où de telles recherches et
discussions peuvent utilement mener »... Il lira le livre par amitié pour son auteur, mais il a la polémique en aversion, surtout
depuis qu’il voit le mal qu’elle a fait à l’Académie des Sciences. Quant à sa proposition flatteuse d’une dédicace, « votre ouvrage n’a
besoin du patronage de personne, et je ne me trouve pas de titres suffisans ni à l’homage ni au patronage »...