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23. DOLET, Étienne

Les Gestes de Françoys de Valois Roy de France.

Dedans lequel Œuvre on peult congnoistre tout ce qui a été faict

par les Francoys depuis L’an Mil cinq centz treize, jusques en L’an mil cinq cents trente neuf. Premièrement composé en

Latin par Estienne Dolet, et après par luy mesmes translaté ne langue Françoyse

Lyon, Étienne Dolet, 1540

TRÈS RARE SUR LE MARCHÉ PUISQUE SEUL EXEMPLAIRE PASSÉ EN VENTE DEPUIS 1951.

AUTOTRADUCTION IMPRIMÉE PAR L’AUTEUR-TRADUCTEUR LUI-MêME. ÉTIENNE DOLET

DEVIENT LE POÈTE-IMPRIMEUR-AUTOTRADUCTEUR.

“FORTUNA OMNIPOTENS ET INELUCTABILE FATUM”. (Virgile,

Énéide,

VIII, 334)

Première édition en langue française, traduite du latin par Étienne Dolet lui-même

In-4 (190 x 150mm)

Mention du “privilège pour dix ans” sur la page de titre. 5 initiales gravées sur bois et hautes de onze lignes. Marques typographique

sur la page de titre et la dernière page, devise latine

COLLATION : A-K

4

: 40 feuillets

CONTENU : A1r titre, A2v

Au lecteur

, A2r

Au très puissant & très chrestien Roy de France

, A3v

Cantique au Roy mesmes

, B1r

A

monseigneur Castellanus Evesque de Tulle Salut

, B3r

Les Gestes de Françoys de Valois Roy de France. Le premier livre

, G2r

Les

Gestes... Le second livre

, K2r

Le tiers livre

, K4r

Au lecteur

, K4v marque

RELIURE SIGNÉE DE TRAUTZ-BAUZONNET. Maroquin janséniste rouge, tranches dorées

RARETÉ : relativement fréquent en bibliothèque (6 exemplaires cités par Longeon, 30 sur USTC) ; RBH : quatre exemplaires entre

1911 et 1951, rien depuis ; rien sur ABPC, vialibri

L’autotraduction fait de nos jours partie intégrante du champ universitaire sous le nom générique de

self-

translation.

Les principaux écrivains connus pour avoir pratiqué cet art sont, en premier lieu, Samuel Beckett,

Giuseppe Ungaretti, Julien Green, Nancy Huston, et d’autres encore. Parmi eux, au XVI

e

siècle, prend place

Étienne Dolet.

Le poète-imprimeur voulut aussi atteindre la gloire littéraire par un

opus magnum

consacré à l’histoire de son

temps et devenir ainsi une sorte de Tite-Live français. Il décrit ce projet qui ne vit jamais le jour dans une lettre

à Budé : “le grand but de mon étude sera l’histoire de notre époque” (Copley Christie p. 353). En effet, le vide

règne depuis 1498, date à laquelle Philippe de Commines s’arrête. En 1539, Dolet publia en vers latins sa

Francisci Valesii, Gallorum Regis, Fata

, ici traduite. En 1546, de Thou écrira l’histoire de son temps.

“Dès 1538, alors qu’il n’a pas encore mis le point final à son monumental dictionnaire latin, Dolet annonce sa décision de consacrer

désormais le reste de sa vie à écrire l’histoire de son temps ; et dans l’épître à François I

er

qui précède le tome II des

Commentaires

, il

s’emploie à convaincre le souverain de son entreprise et à solliciter son appui. Sans doute pour le fléchir en lui montrant ce dont il est

capable, il lui dédie quelques mois plus tard un petit volume in-4° de 80 pages intitulé

Francisci Valesii Gallorum Regis Fata

... dans

lequel il s’efforce de résumer en hexamètres latins la politique extérieure de la France” (Longeon,

Préfaces françaises

, pp. 65-66).

Dans sa traduction en langue française, Dolet abandonne les divinités antiques et s’adresse au public de langue

française. Malheureusement, c’est surtout l’official de l’archevêque de Lyon qui porta son attention sur ce

poème en relevant contre l’auteur l’emploi du mot

fatum

, au sens ancien de prédestination (et donc fort

protestant), ce qui sera retenu dans son procès. Dolet donnera de ce texte une édition augmentée en 1543. Il est

vrai qu’utiliser ce mot de

fatum

dans le titre même d’une chronique royale et pour servir à expliquer “l’étrange

défaite” de Pavie s’apparentait à une provocation :

Fortuna omnipotens et ineluctabile fatum

.

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