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jésuite. À cette époque, trois frères s’appelèrent Jean et le nôtre mourut en 1636. Il est enterré dans la cathédrale
de Poitiers. Il avait été prêtre en 1610 puis conseiller du Roi et son aumonier ordinaire en 1627. Vers 1629, il
devint vicaire général de Poitiers et official du diocèse chargé de répartir les taxes, d’où cette mention de
fisci
advocatus
qui figure sur la plaque de la cathédrale et dans son ex-libris manuscrit. Il fut l’un des premiers
ennemis du jansénisme et s’opposa dès 1620, à Poitiers, à Jean Duvergier de Hauranne, l’un des grands créateurs
du corps de doctrine janséniste.
Cette reliure épigraphique, confectionnée immédiatement après la parution d’un ouvrage si important pour la
communauté humaniste de Lyon, porte le nom d’Étienne Dolet poussé en lettres d’or. L’alphabet spécifique
utilisé ici dérive de celui propre aux créations parisiennes apparues chez et dans l’entourage de Pierre Roffet.
Outre la contemporanéité de la reliure et de cette édition, les deux provenances remarquables de cet exemplaire
– celles de Nicolas Bérauld et de Jean Salmon Macrin, proches amis, maîtres et admirateurs du talent d’Étienne
Dolet, intellectuels de haut vol – soulignent de façon exceptionnelle l’inscription de cet exemplaire dans le
milieu de la
sodalitas
lyonnaise de l’époque à qui la Renaissance européenne doit tant.
RÉFÉRENCES : USTC 147133 — Baudrier VIII, 94 — sur les rapports entre Dolet et Macrin, cf. C. Langlois-Pezeret, “Étienne Dolet,
disciple ou rival de Jean Salmon Macrin ?”,
Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance
, LXVII-2, 2005, pp. 325-342
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