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242. RIMBAuD (Arthur). R

ELIquAIRE

. Poésies. Préface de Rodolphe Darzens.

Paris, L. Genonceaux, 1891

.

In-12, maroquin grenat, janséniste, doublé bord à bord du même maroquin, gardes de soie framboise, tranches

dorées, non rogné, couverture et dos (

P. L. Martin

).

3 000 / 4 000 €

P

REMIER ESSAI D

ÉDITION COLLECTIVE

des poésies rimbaldiennes, contenant plusieurs pièces en édition originale.

Préparée par Rodolphe Darzens, poète symboliste, elle parut le jour même de la mort de Rimbaud, le 10 novembre 1891

à l’âge de trente-sept ans à l’hôpital de Marseille.

Tirage à 550 exemplaires sur papier vélin.

E

XEMPLAIRE AVEC LA BONNE PAGE DE TITRE ET NON EXPuRGÉ DE LA PRÉFACE

. Suite à un désaccord survenu avec l’éditeur

Léon Genonceaux, Darzens retira très vite du commerce une centaine d’exemplaires qu’il amputa de la préface et qu’il

remit en vente avec un titre de relais à la date de 1892.

Petite tache marginale atteignant les 10 derniers feuillets.

243. [RIMBAuD]. — RIMBAuD (Isabelle). Lettre autographe signée à Léon Vanier, datée

Roches, le 29 août

1895

, 2 pages in-18 (153 x 115 mm) sur un bifeuillet, encre noire sur papier vergé, sous chemise demi-maroquin

noir moderne.

3 500 / 4 500 €

L’éditeur Léon Vanier s’apprêtait à publier une édition des

Poésies complètes

de Rimbaud, préfacée par Verlaine. Après de

très longues et difficiles tractations, il avait enfin pu réussir à obtenir l’accord d’Isabelle Rimbaud, choquée par la crudité

de certains textes. Elles parurent trois mois avant la mort de Verlaine, en octobre 1895, et symbolisent le dernier geste de

Verlaine envers le jeune homme inconnu de Charleville qui, en août 1871, était venu lui demander son aide.

Isabelle vient de recevoir la lettre de son correspondant, elle assure tout d’abord ignorer

que M. Verlaine a bien voulu se

charger de faire une préface aux poésies d’Arthur Rimbaud

. Elle regrette de ne pas l’avoir su plus tôt, car elle aurait pu

communiquer à Vanier

quelques documents, notes, fragments de lettres, etc., qui auraient jeté un jour nouveau sur la

dernière partie de la vie de Rimbaud

. En effet, ajoute-t-elle,

cette partie est toute différente de la première, mais n’en a

pas moins un caractère absolument particulier

.

Ce serait une erreur de croire que l’auteur de la « Saison en enfer » n’a

jamais pu se plier aux vulgarités de la vie du commun des mortels

.

Peut-être Isabelle veut elle, tout en restant allusive, parler de la fin de son frère et de sa conversion (conversion qui suscita

beaucoup d’interrogations), épisode qui aurait pu séduire cet autre converti qu’était Verlaine ? ou bien s’agissait-il de ses

années en Afrique ?

Peut-être les quelques détails que je vous aurais livrés, développés avec génie par M. Paul Verlaine, auraient-ils ajouté

une attraction piquante à votre publication

. Elle n’a pas reçu les épreuves annoncées.

Intéressant et curieux document, qui montre combien, dès 1895, Isabelle Rimbaud se préoccupait de ce qu’on pouvait

écrire sur son frère et cherchait au besoin à intervenir, pour imposer sa version des faits.

On joint :

- une photographie d’Isabelle Rimbaud, épreuve albuminée (96 x 60 mm), contrecollée sur un carton (105 x 65 mm),

- le billet d’admission à l’Association de Notre-Dame du Sacré-Cœur, au nom d’

Isabelle Rimbaud

(manuscrit) et daté à la

main du

8 juillet 1874

, délivré probablement au moment de sa confirmation religieuse.

Œuvres complètes

, éd. Antoine Adam, Pléiade, 1972, p. 748. Photographie reproduite dans J.-J. Lefrère,

Les Dessins

d’Arthur Rimbaud

, Flammarion, 2009, p. 141.

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