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208. NERVAL (Gérard de). S
YLVIE
. Souvenirs du Valois. [Paris, Revue des Deux-Mondes, 15 août 1853]. In-8,
demi-maroquin rouge avec coins, filet doré, dos orné de fleurons dorés, tête dorée, non rogné, couverture
(
F. Saulnier
).
500 / 800 €
Édition pré-originale de
Sylvie
.
Ce petit conte charmant, l’un des chefs-d’œuvre de Nerval, parut l’année suivante dans
Les Filles du feu
.
Traces de pliure et quelques restaurations à la couverture.
209. NERVAL (Gérard de). Lettre autographe signée à son éditeur Daniel Giraud, [Passy, 22 [sic, malgré le cachet]
octobre 1853], 1 page in-8 (202 x 132 mm) sur un bifeuillet, adresse autographe et marque postale au verso,
sous chemise demi-maroquin noir moderne.
3 000 / 4 000 €
L
ETTRE INÉDITE À L
’
ÉDITEuR DES
F
ILLES DU FEU
.
Cette lettre fut écrite de la clinique du D
r
Blanche, à Passy, où Nerval était hospitalisé, à la suite d’une nouvelle crise de
folie, fin septembre 1853 ; notons qu’il n’indique pas son adresse à son correspondant, lui annonçant seulement qu’il
passera le voir.
C’est durant cet automne de 1853 que Nerval composa, un peu à la hâte, son recueil
Les Filles du feu
, réunissant d’anciens
textes déjà publiés. Il négociera avec son éditeur Giraud un nouveau contrat, et le livre paraîtra en janvier 1854. Comme
l’observe Cl. Pichois, « étant donné l’état de Gérard, la publication tient du miracle ».
Cette lettre est extrêmement intéressante, car elle est tout entière consacrée au recueil, auquel Nerval donne ici un titre qui
ne sera pas maintenu :
Mélusine ou les filles du feu
. Il rassure d’abord son éditeur :
J’ai eu une rechute mais peu grave
quoique un peu prolongée pour nos affaires. Depuis huit jours je travaille au volume, j’ai presque tout, je vais tout à fait
bien
.
Lundi vous pourrez mettre en train le livre définitivement
.
Suivent ces importantes précisions :
J’ai l’idée d’intituler cela Mélusine ou les filles du feu. Il y aurait cinq histoires
répondant à ce titre Angélique, —Rosalie
[sans doute
Octavie
]
, — Jemmy, &c. Je vous donnerai en même temps Sylvie
[parue dans la
Revue des Deux Mondes
du 15 août 1853]
mais vous savez que je ne m’en gage
[sic]
là que relativement
peut-être faudra-t-il y intéresser Lecou
[Victor Lecou, éditeur des
Illuminés
]. Il l’avertit cependant :
Mais n’en parlez pas
encore. Tout peut paraître comme cela a été dit
.
Sylvie
sera effectivement incluse dans l’édition Giraud des
Filles du Feu
.
En post-scriptum, après avoir annoncé sa visite, il continue :
J’ai ici la traduction allemande de Sylvie traduite très
exactement, nous en causerons
. Cette note confirme l’existence d’une traduction en allemand, due à Heinrich Seuffert et
restée inédite.
P
RÉCIEuSE LETTRE INÉDITE
,
donnant d’importantes précisions sur la genèse du célèbre recueil de Nerval.
Œuvres complètes
, éd. Cl. Pichois et J. Guillaume, Pléiade, t. III, 1993, p. 818-819 : quelques lignes citées d’après J. Richer
(« Nouveaux compléments à la correspondance de Gérard de Nerval »,
Studi francesi
, 1967, p. 452-456), qui en a repris
le texte d’un catalogue de la librairie Privat. — Voir Cl. Pichois et M. Brix,
Gérard de Nerval
, Fayard, 1995, p. 337.
Mouillures.