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155. MALLARMÉ (Stéphane). V

ILLIERS DE L

’I

SLE

-A

DAM

.

Paris, Librairie de l’Art indépendant, 1890

. In-8,

maroquin aubergine, janséniste, dos à nerfs portant le titre doré, filet intérieur doré, doublure de maroquin vert

serti d’un filet doré, gardes de soie violette, doubles gardes de papier marbré, tranches dorées sur témoins,

couverture, chemise demi-maroquin à recouvrement et étui (

Huser

).

25 000 / 35 000 €

Édition originale. Tiré à part du texte initialement paru le 15 mai 1890 dans

La Revue d’aujourd’hui

, dirigée par Rodolphe

Darzens.

Très belle conférence prononcée par Mallarmé à sept reprises (six en Belgique et une à Paris) durant l’année qui suivit la

disparition de son ami Villiers de L’Isle-Adam, devenu désormais

un si lumineux fantôme

. Nous rejoignons ici les propos

de Bertrand Marchal qui a écrit avec justesse :

La conférence sur Villiers de L’Isle-Adam est sans doute une des grandes

oraisons funèbres de notre littérature

.

T

IRAGE À

50

EXEMPLAIRES

, celui-ci un des 45 sur vergé de Hollande, second papier après 5 japon impérial.

I

MPORTANT EXEMPLAIRE OFFERT PAR

M

ALLARMÉ À

H

uYSMANS

:

P

ROVENANCE TRèS ATTACHANTE

lorsque l’on sait l’amitié très forte,

indestructible

, selon les dires de Du Pontavice de

Heussey, qui liait Huysmans et Villiers de L’Isle-Adam. En mars 1889, Huysmans, venu au secours de son ami très malade,

l’assista dans les derniers mois de sa vie. Il organisa, avec l’aide de Mallarmé, le mariage de Villiers sur son lit d’hôpital

avec Marie Dantine (le 14 août), la servante illettrée avec qui il avait eu un fils prénommé Victor. À sa mort, Huysmans

fut désigné comme l’un des exécuteurs testamentaires de Villiers et s’occupa, aux côtés de Mallarmé, de la publication de

deux ouvrages posthumes :

Chez les passants

et

Axël

, tous deux parus en 1890.

On remarquera le ton employé par Mallarmé dans cet envoi, empreint d’une certaine gravité et d’une grande empathie à

l’égard d’un Huysmans certainement encore éprouvé par la disparition de son ami.

Le volume est en outre enrichi des 7 lettres suivantes :

1) u

NE LETTRE AuTOGRAPHE DE

V

ILLIERS DE

L’I

SLE

-A

DAM

(4 pages in-8), dans laquelle il expose la haute lignée de ses

ancêtres :

Il résulte, des minutes des chancelleries que l’on peut contrôler chez mon notaire, que je suis un des plus grands

seigneurs qui soient véritablement en France ; et cela, tant par l’illustration de ma famille (dont cinq ou six membres occu-

pent des salles entières au musée de Versailles, tant en marbres qu’en tableaux). Je ne parle pas des alliances de notre

maison, qui sont princières et royales. Je vous dis que c’est absolument une chose inconcevable que la situation où je suis,

grâce à quelques imprudences un peu trop fortes de mon père

. [...]

Je suis prince du S

t

Empire romain, par le seul fait

d’être l’unique héritier reconnu par la Chancellerie du Vatican, du nom du dernier prince souverain, grand maître de

Rhodes, qui a fondé l’ordre de Malte; c’est de lui que la grandesse d’Espagne nous est donnée, depuis Charles Quint.

C’est connu. On dit de notre maison : « Plus noble que le roi ! »

[...]

Enfin, Monsieur, je ne peux pas vous dire ce qui est ;

mais c’est l’exacte vérité

.

2)

uNE LETTRE AuTOGRAPHE DE

M

ALLARMÉ À

H

uYSMANS

, datée du 12 mars 1889 (2 pages in-12) : Villiers traverse une crise

(maladie, soucis personnels, etc.). quelques-uns de ses amis souhaitent adoucir sa situation en s’engageant chacun à 5

francs fixes mensuels : [...]

remis ainsi ou par une avance, en bons de poste, dans mes mains, paraît le moyen simple. On

commencera tout de suite, en mars.

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