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Huysmans se plaint de la
marée de lettres
qui lui parviennent :
Il pleut, il vente, il fait de la boue, de dégueulatives coupures
de journaux pleuvent. Et je travaille ! mais bien embêté par une marée de lettres qui monte toujours. Je mange ma retraite
en timbres.
En 1901, il réclame l’envoi d’exemplaires de
Sainte-Lydwine
et surtout de fonds :
Après le départ prochain des moines, il
va m’en falloir — pour aider les quelques-uns qui resteront — ou pour déménager.
Propos sur le pétulant abbé Bulteau, sur ses amis Léon Leclaire et sa femme qui résidaient avec lui dans la Maison Notre-
Dame à Ligugé, sur son manuscrit introuvable, sur Stock, etc.
–
uNE LONGuE ET BELLE LETTRE AuTOGRAPHE ADRESSÉE À SA CORELIGIONNAIRE
H
ENRIETTE Du
F
RESNEL
,
q
u’il nomme
tendrement
ma très chère sœur
, datée du 18 juillet 1904.
Huysmans est tenu très au courant des agissements d’un père supérieur qui a fait édifier
d’absurdes bâtisses
et a introduit
le luxe dans le monastère
alors qu’il faudrait expier et pâtir
. Il indique à sa correspondante un cloître où l’on peut faire
profession :
Il ne reste, à ma connaissance, que le monastère de S
te
Scholastique à Dourgne (Tarn).
Sa correspondante
cherchant un nom pour une chienne préposée à la garde de brebis, il lui fournit une liste de seize saints ou saintes ayant
pour attributs un chien ou une chienne :
Je vous copie la liste des Élus qui sont représentés avec des toutous
écrit-il, et pro-
pose :
Agneline, Clarine, Brebiette
, etc. Huysmans pense aller à Lourdes à la fin août pour y voir les derniers pèlerinages.
Cette lettre, d’un vif intérêt, évoque la part de tendresse qui se dégage de Huysmans pour Henriette du Fresnel (1879-
1941), jeune fille éprise du vieil écrivain qui l’avait surnommée
Le Petit oiseau
. Huysmans l’a conseillée et a préparé son
entrée au cloître. Le 18 mars 1907, sœur Scholastique (c’est ainsi qu’elle s’appelle désormais) lui rend une ultime visite.
Huysmans reçoit l’extrême-onction le 23 avril suivant et rend son dernier souffle le 12 mai.
De la bibliothèque du docteur Lucien-Graux (III, 1957, n° 22).
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