JACOB, Max.
Le Cornet à dés
.
. In-8 (195 x 142 mm) de 191 pp. : broché,
couverture blanche imprimée en noir, non rogné ; conservé sous étui-chemise de carton anthracite,
étiquette imprimée au dos.
Édition originale.
Ce célèbre recueil de poèmes en prose couronne la période cubiste de Max (inaugurée dix ans plus
tôt en compagnie de Picasso) et témoigne de l'extraordinaire étendue de son expression littéraire,
aussi à l'aise dans la fantaisie et l'humour que respectueuse des canons classiques.
La préface, dans laquelle Max expose sa conception du poème en prose – se situant lui-même dans
le sillon d'Aloysius Bertrand et de Marcel Schwob – a valeur de manifeste. L'ouvrage fut publié
quelques mois après le baptême de l'auteur, dont Picasso fut le témoin.
L'allusion au
permet de dater l'envoi du mois de février 1919. En e�et, c'est à cette date
que Max J acob inscrivit, sur un exemplaire de son roman de 1918, cet envoi au très j eune écrivain :
"A Raymond Radiguet, poète mondial plutôt que national, et qui ressemble à Musset 'comme son
frère'. Le vrai. Son ami déj à, Max J acob, février 1919". Les deux livres ont donc été o�erts en même
temps, vraisemblablement le 6 février : la veille,J acob avait invité par lettre "Monsieur Radiguet"
à lui rendre visite dès le lendemain. Par la deuxième dédicace-pirouette, le fantasque Max a
certainement voulu éviter une fâcheuse répétition qui aurait, à ses yeux, gâché l'e�et de la première,
à la fois extravagante, fervente et amusée.
Quatre j ours après cette entrevue Radiguet écrivait à Max J acob :
"Avec quelle j oie j 'ai lu Le Cornet à dés que j e connaissais peu et le
Phanéorogame que j e ne connaissais pas du tout. Et il y a certaines choses
que j e sens comprendre mieux maintenant que j e vous connais. Croyez
à toute ma sincère amitié. Raymond Radiguet" (lettre conservée à la
Bibliothèque littéraireJ acques Doucet, tout comme l'exemplaire dédicacé
du
).
Plusieurs marques de lecture au crayon bleu dans les marges ; couverture
légèrement salie, petites réfections au dos, marges un peu j aunies.
Paris, [Imp rimerie Levé], 1917
à Ray mond Radig uet
Cf . ma dédicace au Phanérog [ame].
Max J acob
Phanérog ame
Phanérog ame
Envoi à la plume de MaxJ acob au-dessus du faux-titre :
En français dans le tex te
, n° 348 : Raymond Josué Seckel souligne l'originalité de ce recueil dans
lequel Max Jacob "a mis tout ce qui est la matière de son existence et de son œuvre : la dimension
juive, les angoisses du chrétien coupable, le climat de l'enfance bretonne, la vie pauvre mais
chaleureuse des artistes de la rue Ravignan, mais aussi l'humour, le jeu sur les mots, les pastiches
de Rimbaud ou les parodies-express du roman populaire..."
4 000 / 6 000 €
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