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Célèbre exemplaire.
On trouve reliée à la fin du second volume la couverture imprimée sur papier bleu des deux
premières livraisons des figures dessinées par Fragonard. Cette feuille donne des détails sur
le tirage, les états, les différents papiers et le nombre projeté de planches. Il est précisé que seuls
150 exemplaires des figures ont été tirées avant la lettre.
Cohen cite cet exemplaire d’après le
Bulletin Morgand
(février 1887, n° 12 143) : il relève que
les figures sur Hollande constituent les premières épreuves dont il dit ne connaître que deux
exemplaires et précise n’avoir n’a jamais vu le texte tiré sur papier de Hollande.
Provenance :
Eugène Paillet
, avec signature autographe de cet amateur sur les garde : il possédait
également les dessins originaux ;
Pierre Van Loo
,
Adolphe Bordes
,
Louis Giraud-Badin
(1955,
n° 77),
Raphaël Esmerian
(1973, III, n° 51, pl. XXVI et XXVII), avec leurs ex-libris respectifs,
hormis celui d’Adolphe Bordes.
(Soultrait,
Bibliothèque J. Bonna
, XVII
e
siècle, n° 146. Cohen, 573-582.)
6 000 / 8 000
€
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LARIVEY (Pierre de).
Deux livres de Filosofie Fabuleuse.
Le premier prins des discours
de M. Ange Firenzuola Florentin, Par lequel souz le sens allegoric de plusieurs belles fables,
est monstrée l’envie, malice, & trahison d’aucuns courtisans. Le second, extraict des Traictez
de Sandebar Indien Philosophe moral, Traictant soubs pareilles allegories de lTamitié &
choses semblables. Par Pierre de la Rivey Champenois.
A Lyon, Benoist Rigaud, 1579.
In-16 [117 x 78 mm] de 379 pp. (chiffrées par erreur 377) sans 2 ff. blancs à la fin : maroquin
marron clair, encadrement sur les plats d’un triple filet doré avec fleurons stylisés et points aux
angles, dos à nerfs orné de caissons et fleurons dorés, roulette intérieure, tranches dorées sur
marbrure
(Trautz-Bauzonnet)
.
Seconde édition de cette traduction libre au style “alerte et coloré” (Freeman), de la
Prima veste
dei discorsi degli animali
d’Agnolo Firenzuola (1548) et de la
Moral filosofia
de Doni (1552).
L’ouvrage de Firenzuola est adapté d’un recueil narratif oriental, le
Panciatantra
ou
Kalilah et
Dimnah
, connu dans la version espagnole de Johannes de Capua.
Le titre est orné d’un très beau bois représentant un lièvre passant.
Cette nouvelle édition reprend l’épître dédicatoire à René de Voyer d’Argenson datée du 20
janvier 1577. Au verso du titre, on trouve un sonnet adressé au traducteur “sur ses Apologues
tournez d’Italien”, signé
G.L.B
., à savoir Guillaume Le Breton.
Fils d’un négociant italien installé à Troyes, le champenois Pierre de Larivey (vers 1540-1619),
était de la famille florentine des Giunti. À Paris, où il fait son droit, Larivey fréquente certains
cercles intellectuels. Il est reçu chez le juriste Gilles Bourdin et participe au “salon” du mécène
Jean Voyer. Ses comédies, versions libres de pièces italiennes, lui valurent d’être considéré
comme le créateur du genre en France. Il était l’ami d’un autre dramaturge italianisant,
Guillaume-Gabriel Le Breton et de François d’Amboise, rencontrés chez Gilles Bourdin ainsi
que de Gilles Corrozet.
Charmant exemplaire en reliure décorée de Trautz-Bauzonnet.
De la bibliothèque
Robert Hoe
, avec son ex-libris (1911, I, n° 2011).
(Baudrier, III, 348.- Brunet III, 840.- Tchemerzine IV, 12.)
4 000 / 6 000
€