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Devant l’état désastreux de ses finances – Baudelaire détaille avec précision dépenses et dettes – il prend donc la

bienveillance d’Ancelle au mot, à une condition, “

seulement une condition qui vous fera rire ; car rien ne s’opposera

à ce que je viole cette condition, - et je vous ai fait beaucoup de promesses que j’ai toujours violées ; - c’est qu’ à partir

du jour où je serai chez moi, à Honfleur, vous ne m’enverrez que strictement 50 fr. par mois

[...].

Quant à payer mes dettes, quant à refaire une petite fortune, très petite, comme il convient à un homme qui n’aime

que la liberté, hélas ! il est encore trop tôt pour parler de cela.

Je résume : aussitôt que je reçois de l’argent de vous, je paye tout ici ; je fais trois promenades coup sur coup ; je repars

pour Paris ; je n’y reste que le temps nécessaire pour voir mon agent, Hetzel, Michel, et Villemessant, et je retourne à

Honfleur, où je ferai mon séjour habituel.

[...]

On a eu beaucoup de complaisances pour moi tant que j’ai payé ; mais

depuis 2 mois ½ , on me fait la mine, j’ai promis pour samedi matin, 15, et je suis ici un étranger !

Terminant sur des impressions de lecture, Baudelaire promet en

post scriptum

à son correspondant “

un curieux

livre sur l’empire, un livre digne d’être lu, et non pas une sottise d’exilé !

Il s’agit de

Napoléon, l’empereur et son gouvernement,

traduit de l’allemand

(1864).

(Baudelaire,

Correspondance

II, Bibliothèque de la Pléiade, pp. 407-412.- Graham,

Passages d’encre,

nº 29.-

Musée de la vie romantique,

L’Œil de Baudelaire,

2016, nº 163.)

20 000 / 30 000