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Je ne suis pas une jolie femme,

mais n’avez-vous jamais écrit un billet doux de trop ?

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BARBEY D’AUREVILLY (Jules).

Lettre adressée à Jules Janin.

Sans lieu ni date

[septembre

ou octobre 1849].

Lettre autographe signée “Jules B. d'Aurevilly”, 1 page ¼ in-8.

Les négociations pour

U

ne

vieille maîtresse

.

Premier grand roman de Barbey d’Aurevilly qui devait déconcerter critiques et amis de

l’auteur,

Une vieille maîtresse

s’intitulait à l’origine

La Vellini.

Barbey eut toutes les peines à

trouver un éditeur. “En vain, Victor Hugo le fit lire aux

Débats

 ;

La Presse, Le Constititionnel

le

refusèrent tour à tour” (Paul Morand). Grâce à l’entremise du romancier populaire Xavier de

Montépin, Alexandre Cadot accepta d’en être l’éditeur ; le roman parut en 1851.

Sur le point de rencontrer Cadot et pour appuyer sa candidature, Barbey demande à Jules

Janin l’assurance d’une recension ; ce dernier, critique au

Journal des Débats,

occupait une

place centrale dans la vie littéraire.

Mon cher ami, – Vous dites que vous n’écrivez jamais. J’ai cependant dix mots de vous que vous

m’envoyâtes gracieusement, un certain jour, pour me remercier… et de quoi ? d’avoir dit tout

simplement la vérité sur Clarisse

.

À ces dix mots, ajoutez-en dix encore que je viens vous demander aujourd' hui. Ce fera vingt et puis

je ne demanderai plus à vous lire qu'en imprimé.

J’ai trouvé Montépin très aimable et très officieux. C’est chez lui que doit avoir lieu ma négociation

avec Cadot, mais il pense qu’une lettre de vous dans laquelle vous me diriez : « je vous promets un

article sur votre Vellini aux Débats » (rien que cela ! pas un zeste de plus !) serait d’un grand poids

sur Cadot et ferait pencher, en ma faveur, toutes les balances.

Mes intérêts vous seraient fort reconnaissants. « Quand quelques mots peuvent faire le bonheur

de quelqu’un, je déteste l’ homme qui en est avare », – a dit Sterne que je vous cite parce que vous

êtes de la famille de son esprit et que très souvent vous l’avez surpassé. Malgré vos répugnances

épistolaires, mettez-moi par écrit ce que vous m’avez promis souvent. Je ne suis pas une jolie femme,

mais n’avez-vous jamais écrit un billet doux de trop ?

à vous,

Jules B. d’Aurevilly

Mon anglais et moi avons écrit.

Cachet de la collection

Roger Monmélien,

l’un des plus fervents collectionneurs de celui que

Jules Janin appelait “l’homme aux moustaches et au corset”. Sa collection a été dispersée en

1974.

(Barbey d’Aurevilly,

Correspondance générale

II, nº 1849/8.)

2 000 / 3 000

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BARBEY D’AUREVILLY (Jules).

Fragment d’

Une histoire sans nom

.

Sans lieu ni date

[vers

1880-1882].

Manuscrit autographe, 1 page in-folio.

Manuscrit autographe de premier jet, avec nombreuses corrections et ajouts : il

offre une première version, différente de la version définitive, d’un fragment

d’

U

ne histoire

sans nom

.

Il s’agit de la réception de l’inquiétant père Riculf chez Mme de Ferjol. Le texte correspond aux

pages 18 à 23 de l’édition originale.

(cf.

Œuvres complètes

, Bibliothèque de la Pléiade, II, pp. 272-274.)

3 000 / 4 000