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BRETON, André.
L'Air de l'eau.
Paris, Éditions Cahiers d'art, 1934.
Petit in-folio : demi-maroquin rouge à la Bradel avec coins, couvertures et dos conservés,
entièrement non rogné, tête dorée
(reliure légèrement postérieure).
Édition originale tirée à 345 exemplaires : 5 sur Japon, 40 sur Montval et 300 sur vélin.
Un des 40 exemplaires sur papier Montval (nº 8), signé par l'auteur et l'artiste,
et enrichi de 4 gravures originales au burin d'Alberto Giacometti.
Seuls les 45 exemplaires du tirage de tête comportent ces illustrations gravées.
“
L'Air de l'eau
est une grande célébration de la femme qui est entrée dans la vie de Breton le 29 mai
1934, Jacqueline Lamba [l'inspiratrice de
L'Amour fou
], dessinatrice et peintre de vingt-quatre ans,
que les conditions matérielles ont amenée à faire dans un music-hall un numéro de natation. C'est
pourquoi elle est d'emblée pour Breton
l'ondine
, celle qui a
l'air de danser sous l'eau
, de même que la
femme apparue dans le poème de 1923,
Tournesol
, que le poète juge prémonitoire de la rencontre de
1934, avait “l'air de nager”. La façon dont le titre privilégie les deux éléments, l'air et l'eau, est là
pour rappeler que l'ondine se meut dans ces deux espaces. Tout au long du recueil, on le verra, ils
ne cessent de communiquer et même de se confondre dans l'irisation ou le mouvement. (…)
L'Air de l'eau
apparaît comme un grand poème où réflexion et automatisme s'unissent dans la
glorification amoureuse, où le je, tout entier absorbé par son regard sur l'autre, la femme aimée, la
retrouve partout à travers temps et espace, liée aux éléments, présente dans la légende, offerte enfin
de toute sa splendeur à la fête amoureuse, sans qu'il cesse pourtant de s'interroger sur le miracle
vertigineux de la rencontre et sur le moyen de la recréer indéfiniment, par-delà l'éclat poétique de
l'instant, dans le quotidien de la vie vécue, afin d'assurer à la transmutation de l'existence qui est
son œuvre une totale pérennité” (Marguerite Bonnet,
André Breton, Œuvres complètes
, II, 1992, pp.
1544-1553).
Exemplaire de Paul Éluard, enrichi de ce très bel envoi autographe :
PAUL ELUARD,
l'homme dont le nom dans ma vie
aura sonné de beaucoup le plus clair
–
qu'il fût là je songerais encore,
même désespéré,
à être heureux.
André
Le 14 août 1934, Paul Éluard avait été, avec le peintre Alberto Giacometti, le témoin de mariage
d'André Breton et de Jacqueline Lamba, l'inspiratrice et l'objet de
L'Air de l'eau
.
“Au beau
demi-jour
de 1934
l'air était
une splendide
rose couleur
de rouget”