Dadaïste puis compagnon de route du groupe de Breton, René Crevel devait se suicider à son
tour, le 18 juin 1935. Il n'était pas parvenu à réconcilier Breton et les organisateurs du Congrès
international des écrivains – notamment Ilya Ehrenbourg, chef de la délégation soviétique, que
Breton avait giflé.
Dans un article particulièrement fielleux, Marcel Jouhandeau accusait Breton d'être responsable
du suicide de Crevel. “Rien ne ressemble plus à un crime qu'un suicide”, jugeait-il, après avoir
rapporté les propos de René Crevel : “Quand je ne croirai plus en rien, ni en moi, ni en personne,
je croirai encore en Breton.” Ce dernier devait répliquer par un article intitulé :
Sur la mort de René
Crevel
. La polémique, détestable, rend plus émouvante encore la dédicace d'André Breton.
Très bel exemplaire, revêtu d'une surprenante reliure contemporaine de Gonon.
Relieur des surréalistes, notamment d'Éluard qui lui confia nombre de livres de sa bibliothèque,
Aristide-Jules Gonon fut également éditeur et libraire. Il publia dès 1917
Le Devoir et l'Inquiétude
de Paul Éluard.
Exemplaire de la bibliothèque de
Daniel Filipacchi
(II, 2005, nº 59).
20 000 / 30 000 €