Exemplaire exceptionnel enrichi de deux envois au chef d'orchestre Pierre Monteux :
de l'éditeur Nicolas de Strouvé, le soir de la première, et de Stravinsky, en mai 1914,
à l'heure de la réhabilitation du
Sacre
.
Le premier envoi occupe le recto du faux titre :
à Monsieur P. Monteux,
chef d'orchestre de Ballets russes –
Paris, le 29 mai 1913
"Édition russe de musique"
Nicolas de Strouvé
Le second a été inscrit au début de la première page de la partition :
Je vous embrasse mon cher Monteux.
Je n'oublierai jamais ni la rue Clichy ni le 5 et 26 Avril 1914.
Igor Strawinsky
Paris.
18 V 1914
Le premier envoi à Pierre Monteux (1875-1964) a donc été inscrit par Nicolas de Strouvé (1876-
1920) le jour même de la première du
Sacre
. Musicien et compositeur russe, Strouvé fut l'élève de
Félix Draeseke et un ami du peintre Robert Sterl. Il se lia également d'amitié avec Rachmaninoff
durant son séjour à Dresde, et ce dernier lui dédicaça son poème symphonique
L'Ile des morts
.
Strouvé fut collaborateur, puis directeur des éditions créées par Serge Koussevitzky, L'Édition
russe de Musique.
Stravinsky inscrivit le second envoi après le triomphe du
Sacre
au Casino de Paris, rue de Clichy,
dirigé par Pierre Monteux, un an après le scandale.
Pierre Monteux créa les autres ballets mythiques de l'avant-guerre :
Petrouchka
de Stravinsky (1911),
Daphnis et Chloé
de Ravel (1912) et
Jeux
de Debussy (également en mai 1913). Il s'installa aux États-
Unis après la Première Guerre mondiale.
Le chef d'orchestre devait renouer avec Stravinsky bien des années plus tard. En effet, Monteux
dirigea à nouveau
Le Sacre
dans les années 1950, et, lorsqu'il obtint la direction du Philharmonique
de San Francisco, il invita souvent Stravinsky à diriger l'orchestre à sa place.
Quelques annotations de tonalité au crayon, probablement de la main de Monteux, lorsqu'il
résidait aux États-Unis. Cartonnage usagé.
Provenance : vente anonyme, Sotheby's Parke Bernet (octobre 1970, nº 175).-
Arthur & Charlotte
Vershbow
(Christie's New York, 2013, nº 71).
Bibliothèque nationale,
1913
, p. 76 : “L'année 1913 est une année-clé pour l'évolution de la musique occidentale, non seulement à
cause du coup de tonnerre du
Sacre du printemps
mais aussi du voisinage de cette œuvre avec
Jeux
de Debussy.”
40 000 / 50 000 €
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