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MANDELSTAM, Ossip.
Kamen,
stikhi [La Pierre, vers, en russe].
Saint-Pétersbourg, Acmé, 1913.
In-12 : agrafé, couverture verte, premier plat orné d'une vignette répétée sur la page de titre
(un angelot chevauchant un lion), chemise moderne reproduisant la couverture.
Édition originale, Très rare, publiée à compte d'auteur.
Premier recueil publié par Ossip Mandelstam à l'âge de 22 ans,
La Pierre
réunit 23 poèmes rédigés
entre 1906 et 1913. La plaquette révéla une voix singulière, l'une des plus puissantes du XX
e
siècle.
Le recueil a valeur de manifeste : plaçant ses poésies sous le signe de la pierre, matériau le plus
dur qui soit, Ossip Mandelstam (1891-1938) se fait le chantre du concret ; il oppose au verbe
désincarné des symbolistes la poétique du quotidien, usant d'un langage simple.
Le poète venait en effet de fonder, avec Nikolaï Goumiliov et Anna Akhmatova, le mouvement
acméiste, contemporain du futurisme. Nés comme leurs rivaux du rejet du symbolisme, les
acméistes ne s'en démarquent pas moins par leur méthode de travail et leur comportement.
Focalisant leur attention sur la puissance du verbe, ils relèguent les recherches formelles et
techniques au second plan. De même refusent-ils de faire table rase du passé, avouant un goût
marqué pour le Moyen Âge, notamment pour la poésie de François Villon.
Reconnu depuis les années 1970 comme une des plus grandes voix de la poésie universelle, Ossip
Mandelstam est également célèbre pour son insoumission politique : une féroce épigramme contre
Staline, composée en 1933 et récitée devant quelques proches, lui valut la déportation et la mort
dans le camp de transit n° 3/10 du Goulag, près de Vladivostok. Son corps fut jeté dans une fosse
commune.
Bon exemplaire.
Piqûres. La couverture est un peu usagée.
Manque à la Kilgour Collection of Russian Literature.-
La Grande Guerre des écrivains d'Apollinaire à Zweig
, textes choisis et présentés
par Antoine Compagnon, folio, 2014, pp. 553-555 : “Né à Varsovie dans une famille juive originaire de Lettonie, Ossip Emilievitch
Mandelstam passe son enfance à Pavlovski, dans les environs de Saint-Pétersbourg. Élève à l'école Tenichev de Saint-Pétersbourg de
1899 à 1907, il suit des cours à la Sorbonne et au Collège de France de 1907 à 1908. (...) En mars 1911, il fait la connaissance d'Anna
Akhmatova et participe en décembre à la Guilde des poètes fondée par Nikolaï Goumiliov en dissidence du symbolisme russe. Après
avoir assisté, avec les membres de la Guilde, à la création du mouvement acméiste au début de 1912, il publie à compte d'auteur son
premier livre,
La Pierre
, vers la fin de mars 1913. (...) Après avoir assisté aux révolutions de février et d'octobre 1917 à Petrograd, il est
arrêté en 1920 par les Blancs, puis par les Mencheviks. Auteur d'un poème contre Staline, il est incarcéré à Moscou en mai 1934 et
tente de se suicider en prison avant d'être condamné le 27 mai à trois ans d'exil à Tcherdyn, dans la région de Perm. Arrêté de nouveau
le 2 mai 1938, il est condamné le 2 août à cinq ans de travaux forcés pour activités contre-révolutionnaires.”
3 000 / 5 000 €
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