On trouve à la fin du volume trois grandes enveloppes de papier bleu, avec marques postales,
portant trois adresses soigneusement calligraphiées par Pierre Louÿs : celle de l'improbable André
Walter, “chez M
r
André Gide, à la Roque-Beynard [sic], par Cambremer (Calvados)” ; celle de Gide
(“Uzès, Gard”) ; et enfin celle de Maurice Quillot, à Paris, arborant, à la manière d'un testament,
quatre grands sceaux à la cire rouge et noire. Ces trois enveloppes, qui contenaient peut-être le
manuscrit des
Cahiers
et de la
Notice
, étaient sans doute destinées à rendre plus crédible la petite
supercherie littéraire.
Les Cahiers d'André Walter
furent mis en vente le 27 février 1891. L'édition Perrin déplut à Gide, qui
la jugeait incorrecte et en fit envoyer l'essentiel au pilon. Quelques dizaines d'exemplaires de
presse échappèrent à la destruction, mais ils furent le plus souvent négligés en raison de l'absence
de notoriété de l'auteur. Quant au tirage de tête, il n'en subsiste qu'un exemplaire sur papier de
Chine et deux sur Japon. Un exemplaire de cette édition originale, découvert par hasard, séduisit
Maurice Barrès qui fit faire à Gide son entrée dans le monde littéraire, le présentant notamment à
Mallarmé. Une édition dite “de luxe” annoncée dans l'originale fut effectivement publiée, mais à la
Librairie de l'Art indépendant, à qui Gide avait parallèlement confié la publication des
Cahiers
.
Manuscrit exceptionnel, d'un grand intérêt littéraire : il marque les débuts d'André Gide,
le futur “Contemporain capital”.
Dos de la reliure uniformément passé.
100 000 / 150 000 €