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[NERVAL.] GOETHE Johann Wolfgang von.

Faust,

suivi du Second Faust. Choix de ballades et de poésies de Goëthe, Schiller, Burger,

Klopstock, Schubart, Kœrner, Uhland, etc. Traduits par Gérard.

Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1843.

In-12 de XXII, 444 pp. ; demi-chagrin havane, dos à nerfs, compartiments de filets à froid

(reliure légèrement postérieure).

Première édition collective des deux

Faust

traduits par Gérard de Nerval.

La traduction du second

Faust

paraît ici pour la première fois, ainsi qu'une partie des poésies

allemandes. La page de titre est à la date de 1843 : il s'agit donc d'une remise en vente du volume

paru chez Gosselin en 1840. Cette remise en vente n'est pas signalée par Aristide Marie (

Bibliographie

des œuvres de Gérard de Nerval

, nº 135, pour l'édition datée de 1840.- Escoffier,

Le Mouvement romantique

,

nº 1426, pour la même.- Brix,

Manuel bibliographique des œuvres de G. de Nerval,

nº 18.6).

Fraternel envoi autographe signé sur le faux titre :

à mon ami Louis

Gérard

Il s'agit certainement de Louis Douët d'Arcq (1808-1883), ami de jeunesse de Gérard. Ils se

rencontrèrent au “Doyenné”, l'appartement qu'occupait Nerval impasse du Doyenné au milieu

des années 1830, et où se réunissait la bohème du petit Cénacle. “Dans son

Histoire du romantisme

,

Gautier se souviendra avec une ironique nostalgie des beuveries qui unissaient le groupe (…). L'élite

de la phalange d'

Hernani

y poussait, paraît-il, l'hugolâtrie jusqu'à boire dans un crâne, à l'image

d'Han d'Islande. On y voyait Philothée O'Neddy, Napoléon Tom, Augustus Mac Keat (alias Auguste

Maquet, futur nègre de Dumas), Joseph Bouchardy…” (Michel Orcel et Fr. Boddaert,

Ces imbéciles

croyants de liberté

, p. 69).

Pétrus Borel, Théophile Gautier et Gérard de Nerval étaient les chefs de file de ce vivier d'excentriques,

artistes et écrivains mêlés.

Né la même année que Gérard (en 1808), Louis Douët d'Arcq entra en 1833 à l'Ecole des chartes

où il obtint le diplôme d'archiviste-paléographe. Il s'occupa de Gérard lorsque celui-ci fut interné

chez Mme Sainte-Colombe au mois de février 1841. Douët d'Arcq fut conservateur au Cabinet

des manuscrits de la Bibliothèque royale puis, plus longuement, aux Archives du Royaume et de

l'Empire. Là travaillaient aussi deux autres amis de Gérard, Eugène de Stadler et Francis Wey, qui

furent les témoins du mariage de Douët d'Arcq, le 8 mai 1851 à Saint-Étienne-du-Mont. (Pichois et

Brix,

Dictionnaire Nerval,

p. 152.)

Les envois de la main de Gérard de Nerval sont peu communs.

Gravure découpée dans la presse ajoutée en guise de frontispice. Des rousseurs.

8 000 / 10 000 €