Background Image
Previous Page  136 / 476 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 136 / 476 Next Page
Page Background

49

NERCIAT, André-Robert Andréa de.

Félicia ou Mes fredaines.

Sans lieu ni nom, 1792.

4 parties en 2 volumes petit in-8 de VII, 112 pp. ; (2) ff., 136 pp. ; (2) ff., 151 pp. ; (2) ff., 144 pp.

(sans la table des chapitres de la quatrième et dernière partie) : percale bleu nuit du XIX

e

siècle,

dos remontés et en partie refaits.

Très rare édition clandestine parue du vivant de Nerciat.

Elle semble avoir échappé à la plupart des bibliographes. Il est vrai que le roman de Nerciat n’a pas

connu moins d’une vingtaine de rééditions tout aussi clandestines jusqu’à la fin du XVIII

e

siècle.

Dans l’avertissement, l’éditeur déclare s’être résolu à rééditer l’ouvrage après avoir examiné le

manuscrit de

Félicia

, défiguré par de “frauduleux éditeurs”. Les notes imprimées en bas de page

semblent inédites.

Au moment de la publication de cette

Félicia

, Nerciat était aide de camp du duc de Brunswick, à qui

il aurait vendu ses services d’agent secret.

“Sade and Nerciat are probably the only authors to have developed an erotology, the purpose of

which is the absolute search for pleasure (...) both novelists (...) brought the libertine novel to the

edge of what can be said” (Valérie van Crugten-André).

Exemplaire unique ayant appartenu au marquis de Sade.

Le faux titre du tome III porte en effet la signature autographe, à l’encre brune, si caractéristique,

de l’auteur de

La Philosophie dans le boudoir

.

“C’est le seul livre connu avec un ex-libris de Sade (…) : il appartient vraisemblablement à sa

bibliothèque de Charenton, dispersée après sa mort. Sade reconnaît

Thérèse philosophe

comme un des

romans qui donnent l’exemple d’une alternance entre scènes érotiques et discours philosophiques.

Il aurait pu citer Félicia, parfaitement libre de son corps et de son esprit, comme l’illustration d’un

amoralisme conquérant, entre Fanny Hill et Juliette. Mais le libertinage euphorique de Nerciat

ignore la crispation tragique de Sade” (Michel Delon).

L’exemplaire a figuré dans la remarquable exposition

Sade, un athée en amour

organisée à la

bibliothèque Martin Bodmer à Genève en 2015 (nº 66 du catalogue, notice de Michel Delon).

Importantes rousseurs. Reliure entièrement restaurée. Petit manque sans gravité au coin de la page 27.

Sur les rapports entre Sade et Nerciat, voir notamment : B. Ivker, “The Parameters of a Period-Piece Pornographer : Andréa de Nerciat”,

in

Studies in Voltaire and the Eighteenth Century

, 98 (1972) et Valérie van Crugten-André, “Sade and Nerciat : Marginality in Search of

an Erotology”, in P. Rogers (dir.),

Orthodoxy and Heresy in Eighteenth-Century Society

, 2002.

40 000 / 60 000 €