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VAUVENARGUES, Luc de Clapiers, marquis de.
Introduction à la connoissance de l’esprit humain,
suivie de réflexions et de maximes.
Paris, Antoine-Claude Briasson, 1746.
In-12 de (10) ff., 384 pp., (1) f. d’errata : veau brun moucheté, dos à nerfs, armes dorées au centre
des plats, coupes et bordures intérieures décorées, tranches mouchetées
(reliure de l’époque)
.
ÉDITION ORIGINALE, RARE.
Un moraliste dans la lignée de Montaigne au siècle des Lumières.
L’ouvrage anonyme est le seul paru du vivant du marquis de Vauvenargues (1715-1747), mort
à l’âge de 31 ans.
“Lecteur de Plutarque et stoïcien dans l’âme, il se consola par quelques amis, Mirabeau père et
Voltaire, qui découvrit dans ce frère en souffrances et débilités physiques le philosophe qu’il ne
pouvait être. L’
Introduction
parut en 1746 sous un titre maladroit : Vauvenargues mourut l’année
suivante en préparant une seconde édition. (…) Ce livre composé de morceaux épars, de paragraphes
secs et de définitions très abstraites est le testament, l’ouvrage unique – tradition moraliste française :
Montaigne, La Rochefoucauld, La Bruyère, avant lui – d’un esprit nourri de la prose classique (…)
et qui tire de lui-même (…) les “paradoxes” et les quelques certitudes que lui inspire son expérience
intime d’être humain. Chrétien dans un siècle qui ne l’est guère, mais point militant, philosophe,
mais point engagé, Vauvenargues est un pur moraliste. De sa souffrance personnelle, de sa solitude,
il a tiré une sensibilité d’écorché et le sens de la grandeur humaine face au destin. Il réhabilite l’esprit
d’enfance et juge sévèrement guerre et tyrannie politique : bel exemple d’analyse qui n’oublie pas
qu’il y a une âme” (François Moureau).
En dépit de l’enthousiasme d’un Voltaire, qui déclara à son auteur : “Vous êtes l’homme que je
n’osais espérer”, L’
Introduction à la connoissance de l’esprit humain
parut dans l’indifférence. Méconnu de
son vivant, sauf d’un cercle de
happy few
, Vauvenargues (1715-1747) devra attendre le XIX
e
siècle pour
être apprécié à sa juste valeur, notamment par Stendhal, qui en fit un de ses auteurs de chevet.
Bel exemplaire relié à l’époque pour Claude-Antoine-Clériadus de Choiseul-Beaupré
(1733-1794), avec ses armes dorées sur les plats.
D’abord guidon de gendarmerie (1739), puis chambellan et capitaine des gardes du corps du roi de
Pologne, Choiseul-Beaupré eut une brillante carrière militaire : il fut successivement lieutenant
général des provinces de Champagne et de Brie (1755), maréchal de camp (1763), inspecteur général
de la cavalerie (1764) puis lieutenant général en 1781. Arrêté pendant la Terreur, il fut décapité le 4
mai 1794. “Il avait réuni une bibliothèque importante et un cabinet de curiosités” (Olivier, Hermal et
Roton,
Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises
, planche 813).
Rousseurs en tête. Très discrètes reprises aux coiffes.
Tchemerzine-Scheler, V, p. 956.-
En français dans le texte
, Paris, 1990, nº 149 : notice de François Moureau.-
Inventaire Voltaire
,
p. 1366 : “Un “anti-Pascal” au fond, qui a de Pascal le génie précoce, et la santé mortifiée, mais qui, loin de condamner la nature
humaine, travaille à la réhabiliter.”
4 000 / 6 000 €
“Un des
meilleurs
livres
que nous
ayons
en notre
langue”
Voltaire