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PLUCHONNEAU (aîné) - MAILLARD (Hippolyte).
Physiologie des nègres dans leur pays précédée d’un Aperçu de l’état
des Noirs en esclavage dans les Colonies ; d’un exposé de la Traite et
de considérations sur l’Affranchissement.
Paris : chez tous les principaux libraires, 1842. —
In-32, 132 x 90 :
(2 ff.), 124 pp., 8 planches. Demi-chagrin vert à la bradel, plats
sur lesquels ont été collés les plats de la couverture d’origine, tête
mouchetée, non rogné (
atelier Laurenchet
).
Lhéritier,
Les Physiologies
, n°113.
Très rare physiologie dédiée « aux deux Chambres, aux Délégués des
Colonies, aux Créoles ou Colons planteurs, et à tous les Philantropes
du monde. »
Ce type d’ouvrage était très à la mode à l’époque ; celui-ci, composé
par Pluchonneau et Maillard, est un pamphlet contre l’émancipation :
« La liberté appartient à tous les hommes de quelques pays qu’ils soient
; nous l’encensons comme une idole chérie, nous avons combattu pour
elle, nous prions dans son temple, à genoux sur les marches de l’autel ;
nous la voudrions plus grande s’il est possible, nous souhaitons qu’elle
devienne une réalité constante, que tous les peuples la comprennent et
la respectent. Mais malgré nos convictions à cet égard, nous en avons
une autre : la liberté spontanée, proclamée dans les colonies françaises,
tuera l’esclave moralement, et ce coup mortel ira frapper, comme
nous l’avons dit, 45,000 de nos frères. Est-ce là de la philanthropie,
Messieurs ? » (
Conclusion
).
L’édition est ornée de plusieurs vignettes gravées sur bois dans le
texte et de 8 lithographies en noir hors texte, non signées, avec leur
serpente, représentant des esclaves noirs dans différentes situations
(danse, scènes de la vie courante, etc).
Bon exemplaire en reliure moderne sur laquelle ont été rapportées
les deux plats de la couverture d’origine. Cette couverture est très
importante car elle est ornée d’une lithographie montrant des noirs
dansant devant un colon blanc, qui ne figure pas dans l’ouvrage.
Piqûres aux gravures. Restaurations de papier en marge des pages 15,
57, 59, 61et 63.
300 / 400
€
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POISSONNIER (Alfred).
Les Esclaves tsiganes dans les principautés danubiennes.
Paris : Ferdinand Sartorius, 1855. —
In-8, 225 x 136 : 64 pp,
couverture imprimée. Broché.
Édition originale très rare de ce texte fort important pour l’histoire
du peuple Tsigane, composé par Alfred Poissonnier, professeur de
littérature française à Bucarest. Il débute par une introduction de
Philarète Chasles.
« Voici un document curieux, relatif à l’une des plus douloureuses
épaves de l’histoire, à ce fragment détaché de la souche hindoustanique,
à ces vieux Parias de l’Inde brahmanique, qui, fuyant le glaive de
Timour, se sont répandus sur la face de l’Europe, en ont effrayé,
séduit ou amusé les populations, et, sous le nom de Tsiganes, Zingari,
Bohémiens, Égyptiens, Gypsie, ont subi les persécutions les plus
cruelles, sans jamais abdiquer leurs coutumes, leur idiome et leurs
traditions. M. Poissonnier les a observés dans la région de l’Europe
où leurs errantes tribus se sont multipliées avec le plus de fécondité
et de liberté ; avant lui Grellmann et l’Anglais Borrow avaient étudié
ce curieux phénomène sous les divers aspects de l’érudition et de la
philologie. M. Poissonnier apporte des détails précieux et inconnus
sur leurs migrations, leurs souvenirs, leurs mœurs présentes, le degré
de civilisation qu’ils ont atteint ou qu’ils peuvent atteindre, et la
législation singulière qui les régit » (p. 8).
On joint une lettre de l’éditeur Sartorius, d’une page in-8, avec son
enveloppe, adressée à Charles Roux et datée du 25 novembre 1855 :
« Vous avez fait un feuilleton très spirituel sur l’esclavage en Amérique
pourquoi ne pas parler des malheureux esclaves dans les Principautés
Danubiennes ? (…) Je viens de publier une brochure que je me permets
de vous adresser et qui vous donnera tous les renseignements sur ces
malheureux. Les Principautés Danubiennes doivent être réorganisées,
c’est le moment ou jamais d’y abolir l’esclavage. »
Déchirures et manques au dos. Mouillure importante dans la partie
supérieure de l’ouvrage. Rousseurs éparses.
200 / 300
€
148