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[ROMANET DU CAILLAUD (Joseph)].

Voyage à la Martinique. Vues et Observations politiques sur cette Isle,

avec un Aperçu de ses Productions végétales et animales. Par J. R***,

général de brigade.

Paris : L. Pelletier, An XII-1804. —

In-8, 190 x 121 : (2 ff.), VIII, pp.

(5)-194. Demi-basane verte, dos lisse orné (

reliure de l’époque

).

Édition originale rare.

Le général de Romanet du Caillaud (1748-1811) avait fait un séjour

à la Martinique de 1769 à 1773 avec le Régiment de Périgord. Dans

sa préface, il explique que ses observations ont gardé tout leur intérêt

dans la mesure où ces îles n’ont pas été touchées par la tourmente

révolutionnaire.

L’ouvrage est divisé en 12 chapitres ; il ne s’agit pas que d’observations

strictes mais également de réflexions sur notamment le devenir des

colonies et sur le commerce. Le chapitre VIII concerne les esclaves ;

intitulé « Des Nègres », il commence en ces termes : « Ces hommes

précieux, sans lesquels l’Amérique serait sans culture, et aux bras

desquels les nations de l’Europe doivent leur accroissement et

leur puissance, doivent être aujourd’hui employés avec le plus de

ménagement possible : ils sont devenus beaucoup plus rares, soit que

la population et leur nombre se trouvent diminués en Afrique par

l’extraction de soixante mille recrues que les Européens en exportent

tous les ans, soit que ces hommes singuliers, négocians et marchandises

tout ensemble, plus éclairés sur les besoins des Européens et sur leur

utilité personnelle, se soient renchéris eux-mêmes. Ces hommes (…)

sont devenus plus recherchés, plus difficiles sur les marchandises

d’Europe, et ont augmenté leur valeur à un point si exorbitant, qu’une

tête, ou pièce de nègre, comme s’expriment les colons, qui valait, il y

a trente ans, quatre cent livres, est aujourd’hui vendue quinze cents

livres, argent des îles » (pp. 108-109).

Dans ce même chapitre, l’auteur aborde également l’éducation des

esclaves, la cause de leur « dépopulation », les soins à leur apporter,

leurs musiques, danses et chants, etc.

Dos éclairci, frottements d’usage.

400 / 500

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[SAINT-DOMINGUE].

Convocation de l’assemblée coloniale.

Port-au-Prince : Bourdon,

[1790]. — In-4, 270 x 210 : 4 pp. Demi-

maroquin noir à la bradel, dos lisse orné (

Ateliers Laurenchet

).

DOCUMENT HISTORIQUE DE LA PLUS HAUTE

IMPORTANCE, IMPRIMÉ À PORT-AU-PRINCE.

« La nécessité d’une Assemblée coloniale étant universellement sentie,

& Sa Majesté Elle-même l’ayant reconnue », les trois départements de

la colonie, c’est-à-dire le nord, le sud et l’ouest de Saint-Domingue,

« se sont concertés pour en rédiger le plan de convocation » sous la

présidence de Caradeux. « Tout Citoyen domicilié depuis un an dans

la paroisse » aura le droit de voter. L’article IX restreint cependant

très vite la notion de citoyen : « Ainsi qu’il a toujours été pratiqué, les

Mulâtres, Nègres, & autres Gens de couleurs libres, ne seront point

admis à voter dans les Assemblées paroissiales », il leur sera seulement

permis de rédiger leurs revendications et de les communiquer à un

député.

Cette restriction, en contradiction avec les décrets des 8 et 28 mars,

sera l’une des raisons majeures des soulèvements de l’année 1790.

Cette assemblée coloniale, qui était exclusivement composée de

blancs, conduira en effet à l’Assemblée de Saint-Marc le 14 avril

suivant.

Bel exemplaire.

500 / 600