8
3. CHAR
(René). 2 lettres autographes signées au journaliste Fernand Pouey, alors directeur des
émissions dramatiques et littéraires de la radiodiffusion française. 1948-1949.
300 / 500 €
– Paris, 3 février 1948 :
« J
E
TIENS
A
NTONIN
A
RTAUD
POUR
UN
GRAND
ET
INDISPENSABLE
POÈTE
.
Mieux qu’aucune
autre son œuvre participe de ce effort transcendant de connaissance, de création, d’inconnu conquis auquel la poésie
doit son plus sûr rayonnement, dans ce pays et hors de ce pays. Signifier à Artaud que son message est indésirable
équivaut à refouler la poésie dans cet antre où depuis Baudelaire, nul, faisant profession de l’aimer et de la servir,
ne s’était plus aviser de la reléguer.
A
RTAUD
,
C
’
EST
LE
SOLEIL
NOIR
DE
NOTRE
GÉNÉRATION
,
soleil aux douleurs et aux
deuils innombrables. Je veux croire que son émission n’est que différée, un malentendu étant toujours possible dans
l’enchevêtrement des courants et des circonstances.
I
L
M
’
APPARAÎT
EN
TOUT
CAS
PLUS
QU
’
HONORABLE
,
HAUTEMENT
SOUHAITABLE
,
QUE
LA
CAUSE D
’A
RTAUD
VOIE
SE
SOLIDARISER AUTOUR D
’
ELLE
TOUS
CEUX
POUR QUI
,
PAR DELÀ
LE
BIEN
ET
LE MAL
,
LA MORALE
DU
GÉNIE
DEMEURE
SACRÉE
...
» (1 p. 1/4 in-folio, en-tête imprimé à son adresse, faux plis et
petits accrocs marginaux). Cette lettre de soutien à Antonin Artaud a été écrite 2 jours après l’interdiction
par la Radiodiffusion française de diffuser
Pour en finir avec le jugement de Dieu
.
– S.l., 13 mai 1949 : «
... J’espère que vos occupations actuelles vous laissent plus de loisirs... et qu’ainsi poésie et
peinture vous permettent de jouir de votre nid en elles.
J
E
CROIS
QU
’
IL
FAUT
VIVRE
SUR
L
’
ARBRE
DANS
LA
PROTECTION
DE
SA
VERDURE
ET
NON
ENTRE
LES
PLANCHES
SUIVANT
LE
BON
PLAISIR
DU
CHARPENTIER
...
» (1 p. in-8, fente à une
pliure, montage dans un exemplaire de l’essai de Pierre Bergé,
René Char
, Paris, Éditions Pierre Seghers,
1951, couverture supérieure manquante).
J
OINT
: C
OCTEAU
(Jean). Lettre signée au journaliste Fernand Pouey. Paris, 9 février 1948 : «
... T
OUT
CE
QUI
TOUCHE À NOTRE AMI
A
RTAUD NE
SAURAIT QUE M
’
ÉMOUVOIR
...
» (1 p. in-4 dactylographiée).
4. COROT
(Camille). Correspondance de 17 missives autographes signées (16 lettres et une carte de
visite), soit 15 à Jules Badin, une à son concierge pour Jules Badin, et une au père de ce dernier.
1855-1874 et s.d. 4 enveloppes conservées. 2 lettres effrangées avec brûlures marginales.
800 / 1 000 €
Fontainebleau, 22 août 1855 : «
... Je prends bien part à votre douleur. La perte que vous faites tous deux est grande :
quand je reviendrai à Paris, ce qui ne doit pas tarder pour
FINIR
DEUX
TABLEAUX
DEMANDÉS
, j’irai vous voir & savoir
de vos nouvelles...
». – Ville-d’Avray, 15 juin 1857 : «
Je vous annonce que je me propose de vous aller faire une visite
le 26 c
[ouran]
t. Je crois que je m’y prends à tems pour la construction des arcs du triomphe & la Garde nationale...
».
Réponse plaisante à une lettre de Jules Badin l’invitant à Beauvais et lui disant qu’on pavoiserait le jour de son
arrivée. Lettre publiée par Étienne Moreau-Nélaton (Paris, Floury, 1905, p. 182). – Ville-d’Avray, «
ce mardi
»
15 juillet 1862 : «
Je regrette bien de ne pouvoir me trouver avec Mr Desjardins
[l’un des frères Abel ou Ernest
Desjardins]
samedi prochain...
». – S.l., 5 mars 1863 : il décline une invitation. – Paris, 6 juin 1867 : «
Je suis forcé
de venir à Paris pour un mariage. Craignant que vous ne fassiez la course à Ville-d’Avray, si vous êtes libres,
JE
SERAI
À
L
’
ATELIER
le dimanche 9 de 9 h. à 3..
. ». – Ville-d’Avray, 12 août 1867, au père de Jules Badin : «
... J’aurai donc oublié
de mettre sur la lettre vendredi 16. C’était vendredi prochain que je me proposais d’aller manger la soupe...
». – Épernon,
«
ce 30 8bre
» : «
Je vous préviens que je ne serai établi
À MON ATELIER
qu’à partir du lundi 9 novembre.
S
I VOUS ÊTES DANS
L
’
INTENTION
DE
VENIR
COPIER
DES
ÉTUDES
SOUS
LES
YEUX
DU MAÎTRE
,
NOUS
POURRONS
COMMENCER
ce lundi indiqué...
»
(1 p. in-8). – S.l.n.d. : «
Je ne puis vous assurer de ma visite à Beauvais. J’ai tant besoin de repos qu’il faut que les
amis prenne un peu de compassion à ma peine. Je vous instruirai.
D
E QUELLE
PHOTOGRAPHIE
VOULEZ
-
VOUS
PARLER
?
»
– S.l.n.d. : «
Je ne me rappelle pas les jours que nous avons arretté pour les séances : voudriez-vous m’instruire : parce
que
JE
FEROIS UNE COURSE À
M
ANTES
suivant la chose...
» – S.l.n.d. : «
Voulez-vous donner la clef à M. Badin pour voir le
tableau – Fontaine 19bis
[second atelier de Corot, 19bis rue Fontaine à Paris] » (au verso d’une carte de visite au
nom de Paul Wallet, ami de la famille Badin et de Corot, chez qui l’artiste séjourna pour peindre). – Etc.
«
M
ON
CHER
J
ULES
» :
AMI
ET
ÉLÈVE
DE
C
OROT
, J
ULES
B
ADIN
(1843-1919) étudia et peignit sous la direction de
celui-ci, venant à son atelier ou l’accompagnant sur le motif. Il était le fils d’un autre ami de Corot, Pierre-
Adolphe Badin (1805-1877), devenu directeur de la manufacture de tapisseries de Beauvais en 1848 puis de
celle des Gobelins à Paris en 1850.
J
OINT
, une lettre du fils de Jules Badin dans laquelle celui-ci livre des souvenirs sur Corot que lui avait
racontés son père.