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Joséphin
PELADAN
– Lettre autographe signée
Votre
reconnaissant Peladan
[à Ludovic Halèvy]. S.l.,
20 juin 1902
d’une autre main. 2 pp. in-4.
« …vous êtes un modèle de bienveillance et de
courtoisie et je suis flatté de votre façon d’accueillir
ma recommandation. Il est vrai que vous devez avoir
confiance en mes présentations depuis que vous pouvez
apprécier Boissy.
Quant à Œdipe c’est
Paul Mounet et Paris qu’il lui
faudrait et non Mounet Sully et Orange
.
Je connais également Castor et Pollux et on ne pourrait
compter que sur Paul.
Orange c’est la plus bellemuraille
du royaume. Comme disait Louis XIV, mais la canaille
qui forme le public est la pire de la République
. Pour
un tel effort d’art, n’ayant pas le plaisir aussi individualiste
que Louis II, j’aimerais mieux ce merveilleux spectateur
parisien qui adore la tragédie.…il n’y en a qu’un, qui ait une
lyre cachée dans sa serviette administrative pour que
mon art qui est par sa piété apparenté au grand parût et
triomphât.
Clarétie est de fait et de nature aux ordres
de ses supérieurs.
Mais qui donnera l’ordre ? Devenez
ministre, pro arte…
Le Mystère de Graal, les Argonautes, Andromède,
attendent un sourire d’Hélios. Loxias sourira-t-il ?... »
Œdipe et le Sphinx
sera finalement représenté au Théâtre
antique d’Orange le 1er août 1903, avec Paul Mounet,
Peladan dédia son œuvre à Mounet-Sully.
€ 200 - 300
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Joséphin
PELADAN
(1858-1918)
– Lettre autographe
signée
S.P.
[Sâr Peladan] adressée à ses
Chers Amis
[Paul
et Calixte Placide]. S.l., [1898]. 2 pp. grand in-4, sur papier
jaune.
Me revoilà dans le port, ma bibliothèque, …
j’ai acquis autant de certitudes que j’ai
perdu de rêves !
Belle lettre évoquant son pèlerinage en Orient
« Me revoilà dans le port, ma bibliothèque, un peu las,
car j’ai beaucoup étudié de Patras à Alexandrie et de la
1ère Cataracte à Constantinople mais enfin me revoilà et
c’est toujours malin de revenir de là-bas, malgré le poing
des franciscains, la crosse des turques, les dalles des
bédouins et les pierres des Arméniens.
J’en sais long sur le passé, mort à ne jamais revivre, sur
le présent immonde à ne pas l’exprimer et je suis bien
attristé, j’ai acquis autant de certitudes que j’ai perdu
de rêves !
Les certitudes formeront pour la série les idées
et les formes
Terre du Christ / Terre du Sphinx / Terre d’Orphée / Terre
d’Islam [les deux premiers paraitront en 1899 et 1901, les
deux derniers resteront inachevés].
Les rêves perdus s’appelleront l’ignominie humaine
en 3 chapitres : Jérusalem, Constantinople et l’Égypte.
Comment vous remercier de toute la sollicitude que vous
avez eue pour ma mère, en cette période ? Je ne crains
pas d’être votre débiteur...
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J’ai fait pour Mounet ce que je n’aurais fait pour
personne
.
J’ai demandé l’ordre du sauveur
[en référence
à la Légion d’Honneur que Mounet Sully recevra en 1901]
et un discours et un article. J’ai fait mon devoir. Puis je
me connaître parce qu’on me reconnaît ?
À vous très chers Amis qui m’avez reconnu les premiers
mon premier salut de retour
… »
En post-scriptum
:
« je crois que je vais répliquer «Qu’est-
ce que l’Art de Tolstoï» » [
Qu’est ce que l’art?
, publié par
Léon Tolstoï en 1898].
Joint
: une lettre autographe signée de Gabriel
Boissy (1879-1949) adressée aux mêmes, évoquant
« cette géniale crapule Mounet Sully », Sémiramis et
le mouvement Peladaniste « qui prend d’immenses
proportions… »
€ 200 - 300