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[LETTRES DE SOLDATS]. [CAMPAGNE DE 1813]

– Quatre

lettres autographes signées.

Près Erfurt, juin 1813 ;

Freystadt, juillet 1813 ; Naples, avril 1813.

14 pp. in-4, adresse

au verso avec marques postales et franchise.

Juin 1813,

d’un officier à son épouse Madame de

Lespinasse : « Bien rarement, nous trouvons des villes où

l’on puisse mettre une seule lettre à la poste. Quelque

fois nous le pourrions mais je crois que c’est une vraie

malédiction… Voilà donc une armistice, pourrait-elle

nous donner la paix ? Moi je la désire ; ce n’est que pour

mon Esther... Je t’assure qu’il est dur de faire le métier

de lieutenant 1er après avoir fait celui de Cap[itaine],

mais j’espère avoir droit avant peu... Nous comptons

aller rejoindre l’Empereur à Dresde, avant 12 jours nous

y serons... » Etc.

Juillet 1813,

2 lettres du chevalier Soubdès à son père.

Il n’a aucune nouvelle depuis 4 mois à cause de l’arrivée

tardive du directeur des postes de l’Armée : « Le service

des postes se fait d’une manière bien dégoutante. Je ne

saisparoùcommencerpourrépondreàvostroisdernières

lettres... » Il a remis au général Sébastiani la lettre de

Bourrienne et le remercie pour sa recommandation qui

l’a fait nommer officier d’ordonnance ; « Il a bien voulu

entreprendre de rompre le fâcheux enchantement qui

m’empêchait d’avoir le grade de capitaine, il a parlé

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[LETTRES DE SOLDATS]. [CAMPAGNE DE RUSSIE]

– Deux

lettres autographes signées

Soubdès

.

Vitz près Custrin, 23

avril 1812

& Minsk

, 27 septembre 1812.

4 pp. bi-feuillet in-4,

encre pâle ; 3 pp. ½ in-4.

« …Nous sommes en repos, paisiblement cantonnés dans

les états de S.M. Prussienne. La guerre se fait encore

par courrier ; on ne s’en tiendra pourtant pas à ce genre

de combat, car il se fait des préparatifs immenses... »

Il a vu le général comte Dessolle qui passait en poste

et avec qui il a pu longuement discuter. « Je désirerai

rencontrer à l’armée le général Subervie. Il serait sans

doute content aussi de me voir… Je n’ai pas encore vu

Collet, mais je crois qu’il ne tardera pas à venir. Il n’est

plus question de Quinette... »

Resté en arrière pour guérir de ses ulcères, il s’apprête

à rejoindre son régiment : « …

Me voilà embarqué pour

un long voyage. L’Empereur est dit-on bien au-delà

de Moscow. Je vois dans mes courses de fort belles

choses

… On ne souffre pas dans le pays autant qu’on

peut bien le dire. Le pays est bien fertile en général, et

on peut y bien vivre. On y trouve de tout ; mais il n’y a

pas de luxe et de superflu comme en France. la misère

ne se trouve que chez le petit peuple et les paysans,

et très souvent le simple soldat qui loge chez eux, se

trouve fort mal. Les officiers au contraire, vivant toujours

avec les nobles, se trouvent bien. Il y a trois espèces de

nobles dans ce pays-cy... Les nouvelles de l’Armée, vous

devez les savoir mieux que moi. Le général Gouvion St-

Cyr est maréchal. S’il veut il peut faire maintenant ce qu’il

nous a promis. Mais je ne le presserai pas ; j’ai entendu

dire de divers côtés qu’il n’y a rien à gagner avec lui… »

€ 300 - 400

300

de moi avec distinction dans le rapport qu’il a fait à

l’Empereur. » Une autre demande a été donée au Prince

de Neuchâtel. Nouvelles du général d’Haugeranville

qui commande une brigade dans la division où il sert

ainsi que du général Quinette. « Mon écurie se porte

à merveille ; si nous avons la paix, je ramène mon

Amazone en France et nous sacrifierons une douzaine

de louis pour la faire aller au lac où elle aura sa retraite

; elle serait, je suis sûr, la plus belle poulinière du pays.

Je lui dois de la reconnaissance, elle m’a sauvé la vie à

la bataille d’Essling et m’a ramené de la Russie. Bellone

a toujours toute l’ardeur et tout le feu de la déesse dont

elle porte le nom. Quant à Hercule, il n’a pas démenti son

nom cette dernière campagne... » / « Je suis toujours au

quartier général en chef ; je m’accomode fort bien de la

vie que j’y mène. Peu de chose à faire, ce qui me donne

du temps pour m’adonner à mes lectures... »

Naples, avril 1813.

« …Notre position n’est nullement

inquiétante. On ne parle point de départ ; les Anglais

paraissent vouloir nous laisser fort tranquilles. Naples

renferme 20 mille hommes de troupes, tant garde

royale que ligne et 8000 hommes de gardes nationales,

fort bien armées, équipées, organisées et à qui ne

manquent que de bons officiers... Le Roi nous fait très

souvent manœuvrer ; au moins 2 fois la semaine. Il parait

aimer beaucoup mon Corps et il l’a bien prouvé, car

depuis 6 semaines, le régiment a eu 54 avancements

d’officiers… Le colonel qui a beaucoup d’empressement

pour ses officiers, en a dernièrement proposé 6 pour la

décoration. Je suis de ce nombre... » Mais il espère ne

pas l’obtenir, estimant ne pas la mériter. Anecdote sur

une garde chez le maréchal Pérignon ; il espère obtenir

un poste dans la garde auprès du général Millet. Etc.

Joint

: 2 lettres de civils évoquant la campagne de

France.

Paris, 11 février 1814.

« …il faudrait rester ici pour

éviter les longueurs mais je ne le puis, je n’ai aucun

moyen. Et si les Cosaques me le permettent, je serais

en route vers les premiers jours de mars, trop heureux

d’arriver sain et sauf, après cette folie de m’engager

dans un voyage… Les ennemis sont à 20 lieues, les

étudians en médecine se sont révoltés, mais cela n’a pas

eu de suite… Tout est à la paix, les Coalisés ne veulent la

signer qu’à Paris. La Russie tient seule à cette formalité.

Sacrifiera-t-on 60,000 h à cette fantaisie ?... » (1 p. ½ in-4,

adresse).

Venise, 1er octobre 1814.

Lettre du diplomate

Vigouroux consul à Venise, donnant des nouvelles.

« …S.A.S. le Prince de Bénévent m’a écrit le 13 qu’il partait

pour Vienne. Ainsi il aura tout signé avant son départ et

remis les états au Roi ; d’après cela, je ne tarderai pas à

connaitre mon sort…. J’ai dans l’idée que je serai envoyé

dans un des postes des États Unis de l’Amérique... »

(3 pp. in-4, adresse avec cachet de cire).

€ 400 - 500