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Vente aux Enchères
– Genève,
15 Octobre
2019
[LETTRES DE SOLDATS]. [CAMPAGNE du général
MOREAU]
– Quatre lettres autographes signées.
1800-1803.
12 pp. in-4, dont avec adresse au verso,
marques postales.
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[LETTRES DE SOLDATS]. [CAMPAGNE du général
MOREAU]
– Deux lettres autographes signées de
Bourdon, directeur divisionnaire des postes de l’Armée du
Rhin, à son frère. Kempten (Bavière), 10 thermidor An VIII
[29 juillet 1800] et Aibling, 18 frimaire An IX [9 décembre
1800] 4 pp. et 1 page in-4, la seconde avec adresse.
Quelques jours après la bataille de Hohenlinden :
« …L’armée française a passé ce matin L’Inn avec tout le
bonheur possible. Pas un homme n’a été blessé ; l’ennemi
trompé par des contre-marches a laissé dégarni le point
où le passage s’est effectué.
Il est reconnu maintenant que l’empereur ne peut
plus arrêter notre marche sur Vienne qu’en acceptant
les conditions de paix que le Gouvernement français
voudra bien lui présenter
… »
€ 100 - 150
294
généreux et brave général… a commencé son attaque à
midy et combattit comme des intrépides jusqu’à 8 heures
du soir, nos gens las de se battre à coup de canon et de
fusil, ont monté précipitamment avec la baÿonnette... »Etc.
À la Jontière [Jonquière], fructidor an 2
[août 1794], d’un
soldat de l’Armée des Pyrénées orientales : «Ma cher feame,
je t’écrit ces ligne pour m’informer de le ta de lasanté. Pour
la miene et n’est pas bien depuis que je suis arivé à l’armée...
Nous tenons quinze cent homme boqué dans le for de
Blegade [Bellegarde] depuis cinqmois et nous somme sur le
territoire d’Espagne et l’armée est bin pour notre avantage... »
Juin 1796.
Extrait d’un récit d’un jeune qui a suivi son père
en campagne ; à propos de son père emmené à l’hôpital
militaire, l’arrestation de sa voiture à un corps de garde, les
chevaux blessant 2 canonniers, visite du général Duvignon :
« Si la viande était assuré, ily aurait longtems que nos troupes
auraient campé mais ce service n’est point assuré et en
attendant, le bourgeois nourrit le soldat chez qui il est logé...
Oui le général Ernouf demeure près de nous, le maitre de la
maison où nous sommes est dans une maison de campagne
de l’autre côté du Rhin... Le 19 à 10h, vint un chef de brigade
qui veut absolument me donner des leçons d’armes… Les
bruits de paix se font attendre plus que jamais... »
Au château de Dragani, avril 1798.
Réponse à l’inquiétude
de sa famille, n’ayant pu obtenir un congé : « …Rien de
nouveau à vous marquer pour le présent. Enfoncé dans
l’Italie, sur les confins de la république Cisalpine, dans des
villages soit dans des hameaux, j’ignore ce qui se passe
même à trente mille de là... Il existe maintenant un traité
d’alliance entre la République française et la République
cisalpine portant que vingt cinq mille hommes de troupes
françaises seront toujours de service... Considérablement
dégouté de la vie militaire… je m’y vois vieillir avec peine… »
€ 300 - 500
Bâle, germinalan8
(avril1800).Ilannonce sondépart deBâle :
« nous partirons sous peu… nous faisons partie du centre
de l’Armée… composée de 4 divisions fortes d’environ 30m
hommes ; elles sont destinées sous la conduitte personnelle
de Moreau, à porter les premiers coups et à nous assurer
la supériorité dans la campagne. Notre armée parait bien
disposée... J’ai vu hier Lamarque qui m’embrassa avec plaisir ;
il jouit d’une grande considération au quartier général. Je ne
puis vous tairemon étonnement en voyant le général Moreau
que le hazard me fit rencontrer dans la Cie. Il venait d’une
promenade à cheval, seul avec un domestique, n’ayant de
général que son chapeau. Je ne pouvais pas me persuader
cette extrême simplicité, surtout en la comparant au fracas
de nos généraux d’Italie. Moreau est, je crois, une invention... »
Purckeim, près Neubourg, 11 brumaire an 9 et Tüssing,
frimaire an 9
(novembre-décembre 1800). D’un officier
d’artillerie de la division Ney au général Foy ; il le remercie de
sa recommandation : « …Levasseur fait partie de la Division
Ney. Pendant la campagne, il a souvent été chargé de
placer des partis du cotés des montagnes de la Bohême... Il
passe pour avoir fait de l’argent. Son régiment est cantonné
sur la frontière du marquisat d’Anspach... Nul espèce de
mouvement dans l’armée. Les généraux partis pour la
France ne sont pas de retour. Nous en concluons que
l’armistice a été de nouveau prolongé. Je suis allé passer
quelques jours à Augsbourg. Eblé avait une attaque de bille.
Il était enfermé dans sa chambre et de recevait personne,
pas même le médecin... »
Sur le parc d’artillerie d’Eblé, mention des généraux Lorge,
Wandermach, Moreau, Corbineau, sur le sort des prisonniers
français par les Autrichiens, etc. En décembre, récit de la
campagne de Moreau qui a passé l’Inn, sur les positions des
division Ney et Collaud. « Aujourd’hui on a passé la Salza.
On dit que Decaen a surpris le passage à Lauffen. Le canon
a tiré jusqu’à six heures du soir. J’ignore les détails, mais je
présume que Moreau aura réuni huit divisions sur ce point.
Moreau tient continuellement ces troupes en mouvement,
…manœuvre avec assurance et il manie son armée avec
la même facilité qu’un bon officier d’infanterie remue son
peloton. Tantôt il inverse l’ordre de bataille de ses divisions
pour dérouter l’ennemi ; tantôt il en place une ou plusieurs
en seconde ligne derrière les autres, pour rétrécir son front et
marquer ses forces comme à Hohenlinden. Vous aviez raison
de me dire que c’est un grand général... »
Godeldorf, Brumaire an 12
(novembre 1803).« Cher père et
tendremère…, il est vrai que si la guerre durait encor quelques
années, je pourrais peut-être obtenir un grade élevé et qui
sans doutem’attacherai davantage à l’éttatmilitaire…Mais non
je ne le souhaite pas… Ce n’est pas lamort que je crains, je suis
militaire… Tout militaire doit aimer sa patrie et en combattre
les énemis… et je combaterai ses énemis jusqu’à la mort avec
le courage qu’un vrai soldat doit avoir…. Je sais effectivement
que Bonaparte doit commender l’armée expéditionaire. On
nous a même dit qu’il était déjà sur les côtes avec toute sa
garde et son armée qui est soit disant au nombre de cent-
vingt mille hommes... J’espère… que son succès annéantira à
jamais cette nation perfide et si orgueillieuse… »
Joint
: un rare Livret militaire
contenant huit feuillets pour servir
à la solde du C
[itoyen]
.Septembre 1800.
Cahier petit in-8.
€ 300 - 500