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107

Vente aux Enchères

– Genève,

15 Octobre

2019

[LETTRES DE SOLDATS]. [CAMPAGNE DE 1809]

– Cinq

lettres autographes signées.

Juillet-octobre 1809, février

1810.

14 pp. in-4, adresse au verso avec marques postales.

Au camp de Kempten, 11 juillet 1809.

« Mon cher papa,…

nous sommes ici bivaqué depuis deux mois pour faire

la chasse au tiroliens qui ravagent les environs. Je serai

bientôt ennuïé, nous ne sommes pas payé. Comme je

crois que nous resterons ici toute la campagne, je vous

prie de me faire passer de l’argent... »

Corbeil, 21 octobre 1809

, longue lettre d’un père à son

fils lieutenant au 7e de Cuirassiers à l’Armée d’Allemagne,

lui demandant de revenir dans sa famille, considérations

sur la paix qui vient d’être signée et sur l’empereur

Napoléon : « …Je suis père et père d’un fils unique auquel

j’ai consacré mon existence toute entière, et à ce titre, j’ai

cru pouvoir lui écrire la lettre de cachet ci-dessus... Mon

ami, le journal d’avant-hier a annoncé que la paix avait

été signée avec l’Empereur d’Autriche le 14 du courant ;

celui d’aujourd’hui annonce que la paix a été annoncée

publiquement hier aux spectateurs de Paris... Il y a paix

jusqu’à la prochaine guerre... » Etc.

Décembre 1809.

« …Il y a eu de nouvelles explosions a

Flessingue et de nouvelles incendies… Aujourd’huy, il

nous ont tués un homme ; il dormait dans son logement

et un boulet est venu lui emporter la cuisse. Avant-hier,

nous leur fîmes une assez jolies prises : un canot monté

par deux marins hollandais fut poussé par le vent à

la côte, on tira dessus, et on le força d’aborder malgré

la mitraille d’une chaloupe canonnière anglaise qui

cherchait à empêcher cette prise. On trouva dans cette

barque beaucoup de marchandises anglaises et 5 sacs

de 400 piastres... » Etc.

Des environs de Vienne, 20 octobre 1809

, lettre du

capitaine Soubdès à son père ; il a bien reçu de Vigier ses

2 croix et attend avec impatience le « petit journal promis

». « Je n’ai écrit à personne pour annoncer la faveur que

S. Majesté a bien voulu m’accorder. Je vous charge de ce

soin auprès de nos amis de Paris... J’ai vu Heurteloup à

Vienne ; l’Empereur l’a nommé baron et lui a donné une

terre de 5000 fr de rente en Poméranie... La paix étant

faite comme vous le savez déjà sûrement, l’armée se

dispose à quitter le pays d’Autriche, et l’on croit que la

2e division de Cuirassiers retournera en Hanovre. Nous

allons nous mettre en route en novembre… »

Vienne, févier 1810.

« …Il est inutile, mon cher Papa, de

te parler du mariage de Napoléon avec l’archiduchesse

Louise. Tu le sais mieux que moi, mais il court ici des bruits

dont tu n’es surement pas informé. Napoléon a, dit-on,

envoyé pour 18,000,000 de cadeau de noces ; François II a

fait dire par tout Vienne qu’il invitait à apporter à la cour les

plus beaux bijoux et les pierreries les plus précieuses... »

Suit un très beau portrait de la future Impératrice Marie-

Louise aperçue au retour de la chapelle : « …Elle est d’une

taille ordinaire, fraiche et d’un beau blond. Son air est

doux et modeste. Elle rougit même de voir tant d’yeux

fixés sur elle, et elle passa entre les deux haies de curieux

en saluant de la manière la plus affectueuse... J’ai vu son

portrait dessiné dans le genre d’Isabey… » Etc.

€ 300 - 500

299

[LETTRES DE SOLDATS]. [CAMPAGNE DE 1807]

– Six

lettres autographes signées. S.l.,

20 février 1807

. 3 pp. in-4,

adresse, cachets ;

Elbing, 12 mars 1807.

3 pp. in-4, adresse,

franchises. [Paris]

, octobre 1807.

2 pp. in-4, adresse.

Tigenhist,

13 septembre 1807,

2 pp. ½ in-4, adresse &

Vormlitz, 8 février

1808.

3 pp. in-4, adresse, marques postales et franchise.

Cassel, 16 septembre 1808.

2 pp. in-4, marque postale et

cachet rouge de la Grande Armée.

Février 1807,

lettre de Ravinel au capitaine de Clermont-

Tonnerre, commandant une Cie d’artillerie de la Garde du Roi

de Naples : « …Je suis toujours avec une certaine crainte dans

les journaux, les opérations de la grande Armée, et désirerais

voir finir cette guerre qui fait encourir tant de dangers au seul

ami véritable que j’aye… » Il lui demande des nouvelles sur

son avancement, et sa vie militaire : « J’ai deux frères qui on

été 18 ans au service d’Autriche et qui ont fait constamment la

guerre de notre révolution ; ils ont quitté lorsque l’Empereur

a permis aux officiers de vendre leurs places ; ils ont fait

toutes les campagnes sans avoir une égratignure. C’est le

désagrément et le peu d’avancement qui les ont engagé à

revenir près de nous, mais en France le service y est plus

gracieux, on est mieux payé et on avance... »

Mars 1807,

lettre d’un officier en campagne : « …Depuis ma

dernière, que de batailles, que de combats, que de périls ;

enfin la victoire a bien voulu toujours nous servir de guide... Il

faut avoir l’ame chevillée dans le corps pour y tenir, car nous

faisons le service sur la ligne et les bivouacs sur la neige,

quelques fois sans feu... Nous n’étions point au massacre

d’Elau, mais les tristes restes nous ont fait juger de la chaleur

de l’action. Les Russes y ont perdus suivant eux 35 ou 40

mille hommes et ont eut une déroute... Le cmdt Leclerc est

parti du mois de juillet dernier major dans le 9e Dragons. J’ai

perdu le père Jourdan de vue mais je crois qu’il est toujours

dans le 72e Régt de Ligne. Nous faisons toujours partie de

la 4e Division de Dragons [sous Bernadotte]. …Je m’amuse

très rarement. Nous sommes ici dans une ville charmante

appelée Elbing mais la guerre l’ayant réduite aux excès… on

y meure et de pitié et de tristesse... »

Octobre 1807,

lettre d’un officier à son parent directeur des

vivres, à propos d’un courrier du général Suchet qui lui a

dépêché une estafette concernant une ferme ; il lui a fait

parvenir à Breslau, la dernière allocution de l’Empereur :

«dansla journéededemain,doiventpartid’iciMrsChmielevski

vice-président de la Chambre et Mr Gliszezynski conseiller... »

Septembre 1807.

À propos d’un ami

maçon zélé :

« Nous

devons instituer une loge ; nous avons un atelier à notre

disposition à Marienbourg... » Sur Mme de Lostange sœur

du général Defrance, écuyer de l’Empereur.

Vormulitz, février 1808.

Sur l’occupation de la Prusse : « …La

division est sur son départ pour le Hanovre où nous allons

prendre des cantonnemens... Le paysan paie tout, comme

disent les soldats, et le prince Ferdinand me logeait et me

nourrissait bien ; j’avais toujours cinq ou six personnes à dîner ;

les vins si rares en Prusse, le rhum pour le punch, le café, le

sucre, les volailles, tout volait chezmoi à flots précipités comme

dit Garganthua. Si notre départ n’était pas survenu, je donnais

un bal, où douze des plus belles déesses de Magdebourg et

tous mes camarades devaient se trouver... » Etc.

€ 300 - 500

298