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les collections aristophil
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EUGÈNE DELACROIX (1798-1863)
Album d’Angleterre : Vues de Londres, de la Tamise,
de Greenwich, études d’après les frises du Parthénon,
études de chevaux
Dessins au crayon noir
Certains légendés et datés
Une étiquette portant l’inscription « N°115 / Eug. Delacroix /
Dessins / T.10 » sur la reliure de l’album
Marque du papetier « Smith Warner et C° 211 Picadilly » à
l’intérieur de la couverture
Dimensions de l’album : 12 x 19,50 cm
150 000 / 200 000 €
Provenance :
- Vente Eugène Delacroix, Paris, Hôtel Drouot, Mes Pillet et Lainné,
17-18-19 février 1864, n° 662, probablement son cachet à la cire
rouge au motif effacé sur la couverture : « Voyage en Angleterre.
3 albums et carnets » (vendu 545 francs)
- Probablement acquis par Mr. Roux à cette occasion (sur le
catalogue de vente annoté de la Bibliothèque Nationale, il est
mentionné que le lot est partagé : « 2 à Mr Roux / 1 à Mr Piot ».
L’album et le carnet venant ensemble, il s’agit certainement de la
partie achetée par Mr Roux. Le troisième album est sans doute
celui qu’Étienne Moreau-Nélaton légua au Louvre)
Bibliographie :
Alfred Robaut,
L’Œuvre complet d’Eugène Delacroix
, Paris, 1884,
p. 399, partie du n°1503
L’anglomanie de Delacroix épouse son époque, après la chute de
l’Empire. Un de ses plus proches amis, Raymond Soulier, a passé
sa jeunesse en Angleterre et lui enseigne la langue et l’aquarelle.
Eugène se lie avec les Anglais de Paris : Richard Parkes Bonington,
les frères Copley et Thalès Fielding. Il habite même avec Thalès
au 20 rue Jacob. Le départ de son ami en octobre 1823 attriste
Delacroix : « Nous avons vu partir samedi le bon Thalès, chose qui
m’a bien affligé et dont je ressentirai ainsi que toi le vide », écrit-il à
Soulier le 11 octobre 1823. Et plus loin dans sa lettre : « Je nourris le
projet d’aller en Angleterre l’année prochaine voir le bon Thalès. »
À défaut du voyage d’Italie dont il rêve, il s’embarque enfin en mai
1825 sur les traces de Constable qu’il vient d’admirer au Salon
de 1824 et de son mentor Géricault. Le 12 mai 1825, il écrit : « Me
voici à Londres, enfin ! Géricault me manque encore plus que
d’ordinaire, aujourd’hui. Quel merveilleux compagnon de voyage
cela aurait été. Quel guide incomparable il aurait pu être, dans ce
pays qui aima son Radeau bien mieux que les Français. »
Le 13 mai , il confie : « Heureusement que l’ami Charles Soulier m’a
appris quelques rudiments d’anglais, qui me permettent de discuter
un peu avec ma logeuse, une jolie femme au teint délicatement
pâle, qui m’incite à aller me promener le long du fleuve qui traverse
Londres, la Tamise. « You could do watercolours », me dit-elle.
L’aquarelle, un art d’Anglais. Cela aussi, Soulier m’en a enseigné
les rudiments. Ici, on combine volontiers cette peinture à l’eau
avec de la gouache, et d’autres procédés encore, comme l’emploi
de gommes, de vernis et de grattages. J’aime toute cette cuisine
si libre, tellement éloignée du triste enseignement que j’ai reçu
en France. Demain, les frères Fielding ont promis de me rendre
visite. »
Et le 14 mai : « Les voici, Thalès et Copley. Je ne suis heureux,
tout à fait heureux, que lorsque je suis avec un ami. Bonington
s’annonce, paraît-il. Finalement, j’aime cette Angleterre, sa
luminosité contrariée, son soleil d’une nature particulière. C’est
continuellement un jour d’éclipse. »
Le 27, il raconte à ses amis Guillemardet et Pierret ses aventures :
« J’ai eu à Douvres le temps de monter sur les falaises dont Copley
Fielding a fait une bonne aquarelle ». On peut voir dans le carnet
les croquis qu’il prend du site. Plus loin dans sa missive, il raconte
une excursion : « J’ai été hier avec six jeunes gens, dont étaient les
Fielding, à Richmond, par la Tamise. (…) J’avais l’honneur de tenir
le gouvernail. Les bords de la Tamise sont charmants ». Il loge chez
Monsieur Elmore, marchand de chevaux, et s’essaie à les monter.
Il se promène dans Green Park, transcrit une chanson anglaise
dénommée « The frog »… Dans une lettre à Soulier datée du 6
Tableaux et dessins anciens et du XIX
e
siècle