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les collections aristophil
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HONORÉ DAUMIER (1808-1879)
L’Avocat
Aquarelle gouachée
Porte une inscription « H Daumier / (...) - biseau anglais - /
(...) » au verso
Sur papier filigrané « WHATMAN 1859 »
17,20 x 13,20 cm
Sans cadre
60 000 / 80 000 €
Provenance :
- Collection Roger Marx, Paris
- Sa vente, Paris, Galerie Manzi, 11-12 mai 1914, n° 119
- Collection Dikran Kelekian
- Sa vente, New York, Parke-Bernet, 13 mai 1953, n° 16
- Chez Fine Arts Associates, New York
- Chez Grace Borgenicht, New York
- Vente anonyme ; Paris, Artcurial, 28 mars 2012, n°225
Bibliographie :
Erich Klossowski,
Honoré Daumier
, Munich, 1923, p. 102, n° 177 Q
K. E. Maison,
Honoré Daumier. Catalogue raisonné of the
paintings, watercolours, and drawings
, Paris, 1968, vol. II, p. 209,
n° 630, repr.
Avocat du peuple, pourfendeur des élites et des travers mesquins
du bourgeois, Daumier a passé le plus clair de son temps à vouloir
rendre justice aux plus faibles par ses caricatures. Devant ses
charges qui paraissent dans le
Charivari
, la France se gondole.
Méconnu en tant qu’artiste, Daumier meurt dans l’indigence :
« Nous nous occupons du brave Daumier, un des méconnus de
notre époque. S’il avait consenti au quart de la réclame qui a été
faite pour X ou Z, il serait millionnaire. » (voir Moreau-Nélaton,
« Bonvin raconté par lui-même », Paris, 1927, p. 101). Sa première
Exposition de peintures et de dessins eût lieu en 1878, un an
avant sa mort, grâce au soutien de quelques amis fidèles. Elle fut
déficitaire de 4 000 francs, comme si les génies de la peinture
avaient voulu le faire trébucher une dernière fois avant sa mort.
Notre dessin provient de la célèbre collection Roger Marx, un des
premiers collectionneurs de dessins de Daumier, et l’instigateur
de la mise en avant de Daumier lors de la « Centennale » de 1900.
Pour son fils, Claude Roger-Marx, la profusion de dessins acquis
par son père fut une révélation : « J’ai vécu dès ma plus tendre
enfance dans une intimité quotidienne avec l’univers palpitant de
Daumier. À une époque où on ne le considérait que comme un
« drôle », mon père avait pu acquérir deux cartons de dessins
et d’esquisses miraculeusement échappés à la destruction. On
faisait alors si peu de cas de ces premières pensées, comme des
études peintes, que presque toutes auraient été, dit-on, jetées
par sa veuve à la poubelle. » (voir Claude Roger-Marx, « L’Univers
de Daumier »,
Les Carnets de Dessins
, 1972, p. 62). Notre dessin
provient certainement de ces cartons à dessins achetés par
Roger-Marx père.
Après avoir été renvoyé du
Charivari
en 1860, Daumier se retrouve
sans ressource. Il commence alors à exécuter des dessins dans
le but de les vendre à la pièce : « Daumier est en ce moment
dans une gêne cruelle. Il y avait chez Geoffroy une dizaine de
ces dessins qu’il vend 50f. » (voir Philippe Burty,
Croquis d’après
nature
, Paris, 1897, p.20-21). Il réalise alors, une série d’aquarelles
sur l’un des thèmes les plus emblématiques de ses caricatures :
Les
gens de justice
. Notre feuille s’incorpore dans cette série, et plus
précisément dans le groupe d’esquisses traitant des plaidoiries
des avocats. Tout l’art de Daumier est de rendre présente la foi de
l’avocat en sa cause au travers de sa théâtralité gestuelle. Les effets
de manche, les exaltations arbitrales, les vocalises du sentiment :
toute la science de la plaidoirie se retrouve synthétisée dans
l’éloquence du trait de Daumier.
Tableaux et dessins anciens et du XIX
e
siècle