32
les collections aristophil
278
THÉODORE GÉRICAULT (1791-1824)
Quatre hommes retenant un cheval, étude pour la Course
des chevaux libres
Plume et encre brune sur traits de crayon noir, rehauts de
gouache blanche en correction de la plume
25,50 x 32,10 cm
Sans cadre
40 000 / 60 000 €
Provenance :
- Collection Mahérault
- Collection Jean Dollfus, Paris
- Collection Pierre Olivier Dubaut, son cachet (L. 2103b) en bas à
gauche
- Collection Marillier
- Vente anonyme ; New York, Christie’s, 22 janvier 2003, n°102
Expositions :
Les artistes français en Italie de Poussin à Renoir
, Paris, musée
des Arts Décoratifs, mai-juillet 1934, n°499
Dessins, aquarelles et gouaches de Géricault 1791-1824
, Paris,
galerie Maurice Gobin, 5 - 21 décembre 1935, n°19
Géricault, peintre et dessinateur
, Paris, galerie Bernheim-Jeune,
10 mai - 12 juin 1937, n°112
Bibliographie :
« Cronache parigine », in
Emporium
, décembre 1937, p. 674, repr.
Pierre Dubaut, « Les dessins de Géricault », in
Bulletin des amis du
musée de Poitiers
, Poitiers, 1954, p. 41-43
Germain Bazin,
Théodore Géricault. Étude critique, documents
et catalogue raisonné
, Paris, 1990, t. IV, p. 219, n°1400 (comme
auteur inconnu)
Wheelock Whitney,
Géricault in Italy
, New Haven et Londres,
1997, p. 103-105, repr. fig. 128
La course des chevaux libres
ou
la Mossa
est l’œuvre phare de
Géricault lors de son séjour à Rome. La course des chevaux barbes
a lieu chaque année durant le Carnaval sur le Corso à Rome. Pas-
sionné par le sujet de cette course, il multiplie les études dessi-
nées et peintes. Il hésite plusieurs fois sur la composition à retenir,
comme en témoigne notre dessin, montrant le groupe de face,
groupe qui sera réutilisé en partie tourné de profil au premier plan
du tableau de la Walker Art Gallery de Baltimore. Clément, dans
son ouvrage de 1879 (
Géricault, étude biographique et critique
avec le catalogue raisonné de l’œuvre du maître
, Paris, 1879, 3
e
éd., p. 339-340) donne de nombreux dessins pour cette compo-
sition.
Bazin n’accepte pas l’authenticité de ce dessin, qui se présente
en sens inverse de la lithographie de Colin. Le problème du sens
original est compliqué par l’utilisation de calques par Géricault lui-
même. Ces calques peuvent permettre entre autres à l’artiste de
reporter en sens inverse un dessin quand il recherche une com-
position. Il se trouve que le sujet de la course des chevaux libres
qui occupa Géricault si intensément fut malaxé par l’artiste dans
tous les sens, avec de nombreuses esquisses de recherche.
Eitner en défend au contraire l’attribution dans une lettre du 14
octobre 1998 (voir le catalogue de la vente de 2003). Eitner met
en exergue dans son raisonnement les nombreuses esquisses
au crayon sous-jacentes, dont les superpositions font vibrer le
groupe par leur énergie et leur vivacité. Le trait de plume vient
poser l’attitude finalement choisie. La synthétisation sculpturale,
presque outrée, est atténuée par l’artiste au moyen de gouache
blanche. Whitney émet des réserves selon le catalogue de la vente
Christie’s, mais dans son livre sur Géricault en Italie, il reproduit
et cite le dessin - qu’il ne connaît que par une photographie an-
cienne - comme de grande qualité et pouvant correspondre à une
des versions cataloguées par Clément. Bien que son avis soit an-
noncé comme négatif par Christie’s dans son catalogue de vente
de 2003, Monsieur Grunchec nous a confirmé, d’après l’examen
d’une photographie, l’authenticité de ce dessin.
Tableaux et dessins anciens et du XIX
e
siècle