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les collections aristophil

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GUITRY SACHA 1885 1957

Ma Défense.

Manuscrit autographe. Circa 1944. 61 pages in-4. Plein

maroquin chocolat. Reliure à la Duseuil avec double

encadrement de trois filets dorés sur les plats et fleurons.

Au centre des deux plats, reproduction de la signature de

Sacha Guitry. Dos à 6 nerfs, titre doré et caissons décorés.

Encadrement doré à la guirlande sur les contreplats.

Contreplats et gardes moirés. Tête dorée.

15 000 / 20 000 €

Ensemble d’un grand intérêt relatif aux accusations de collaboration

contre Sacha Guitry à la libération. Sous la forme d’une pièce de

théâtre, Guitry répond à ses calomniateurs. Le manuscrit est titré

« Ma défense, compte rendu sténographié d’un procès qui n’a

pas eu lieu ». Le monogramme de son prénom figure en-dessous.

Le manuscrit est dédié à « mon pays que j’adore S.G. ».

Dans ce manuscrit inédit de 61 pages, Guitry imagine une pièce à

partir du procès que l’on aurait pu lui intenter.

« Ma défense » ronéotypie de 39 pages in-4 contrecollées portant

la signature autographe de Sacha Guitry.

L’annonce de publication et les huit livraisons de Paris Matin dans

lesquelles fut publié le texte figurent contrecollées dans l’exemplaire,

ainsi qu’une lettre dactylographiée avec signature autographe relative

à la trahison d’un ami.

Une photocopie de la décision de classement sans suite et une

photocopie de l’avis de décision de justice figurent dans ce dossier.

Le 23 aout 1944, Sacha Guitry est arrêté à son domicile par des hommes

armés agissant apparemment sans ordre. Il est conduit à la Mairie

du VIIe pour être interrogé puis envoyé au dépôt à la Conciergerie.

Le 28 aout il est transféré au Vel d’hiv et de là à Drancy, puis le

16 octobre à la prison de Fresnes dont il est libéré le 24 octobre.

Rentré chez lui, il se met à préparer son dossier de défense. Sans qu’il

y ait eu procès, un non-lieu est prononcé le 2 mai 1945. Mais le 10

novembre 1945, la Chambre Civique ouvre une seconde instruction.

Le 4 février, le Juge Raoult est désigné, Guitry laisse alors publier

dans la presse son mémoire en défense. Il bénéficie du témoignage

de plusieurs grandes figures de la résistance comme le Colonel Rémy.

L’instruction se poursuit tout au long de 1946. Début 47, le Juge Raoult

se dessaisit de l’aaire. Le 8 aout 47, le dossier est définitivement classé.

Tous les éléments du dossier se trouvent exposés dans le texte

ronéotypé de « Ma défense, mémoire contre l’accusation d’intelligence

avec l’ennemi ».

Dans l’Avant-propos, Guitry affirme que cette défense fut

« brouillonnée » à Drancy et qu’il l’apprenait par cœur au cas où

une fouille l’aurait obligé à la détruire.

La reliure fut exécutée par Saintyves pour le grand collectionneur de

Guitry Jacques Lorcey, dont le nom figure en queue du dos.

PROVENANCE :

Bibliothèque d’André Bernard (ex-libris) biographe de Sacha Guitry.