les collections aristophil
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les volontés du Roy d’Espaigne [PHILIPPE III].
La meilleure partie de la Terre luy obeÿt, et
le marquis de Spinola et le Comte de Bukoy
n’oseroient rien faire sans avoir receu ses
commandemens. Je m’estonnerois de cela
[…] si je ne scavois que Caligula donna a son
cheval la premiere charge de l’Empire, que
Neron repudia sa femme pour espouser un
homme. Et qu’une des belles princesses du
monde fut passionement amoureuse d’un
More »… Il rend hommage à CHARLES-
QUINT qui « n’est point blasmé de faute de
courage pour s’estre despouillé de ses Estas
sur la fin de ses jours, et pour avoir cherché
dans la solitude le repos qu’ils n’avoit sceu
trouver a la Court »… Alors que nous autres
malheureux, « la mort nous trouve tousjours
occupés a quelque dessein, et il n’y a per-
sone qui acheve ses affaires en ce monde.
[…] nostre ambition n’a point de bornes, et
nous sommes si ennemis de nostre bien
que quand les loix nous donnent le repos,
nous ne pouvons pas l’obtenir de nous
mesmes »… Inutile de s’étendre davantage :
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BALZAC Jean-Louis GUEZ,
sieur de
(1597-1654) littérateur et
épistolier ;
membre fondateur
de
l’Académie française, il en fut le
premier donateur pour créer le prix
d’éloquence [AF 1634, 28
e
f].
L.A.S. de trois fermesses, [vers
1620], à Monseigneur [le cardinal de
LA VALLETTE] ; 6 pages petit in-4,
adresse (3 fermesses) avec petits
cachets de cire rouge sur lacs de soie
rose (portrait gravé par J. Lubin joint).
8 000 / 10 000 €
Belle fantaisie historico-politique, de l’An-
tiquité à la Cour d’Espagne, souhaitant
au cardinal de succéder au Pape Paul V.
« N’ayant de communication qu’avecque les
morts je ne vous scaurois entretenir que des
nouvelles de l’autre monde. N’est il pas vray
qu’il faisoit bien chaud a Rome du temps
de la persecution de Sylla, et que M. de
La Hiliere avec tous ses expediens eut esté
fort empesché de mettre d’accord Cesar et
Pompee ? O que le temps passé estoit bon
et que les vieux Gaulois estoient heureux
devant quils eussent ouy parler de l’Estat
et du crime de leze-majesté. Ils estoient
ignorans, mais ils n’avoient point de cognois-
sance du vice ; ils n’estoient pas si gentils
que nous sommes, mais ils faisoient l’amour
sans danger de prendre la verole, et l’artillerie
n’estoit point en usage a cause quil n’y avoit
encore persone qui fut ingenieux a la ruine
des hommes »… Puis quittant l’Antiquité, il
parle plaisamment des Cours : « On dit que
le duc d’Ussede [Cristobal de Sandoval, duc
d’UCEDA] a une puissance absolue sur toutes
« je perds mon temps puisque le Duc de
Lerme [LERMA] espere de revenir en faveur,
et que M. de BOUILLON ne veut pas mourir
quil n’ayt encore passé la riviere de Loire
avec une armee. Or, Monseigneur, je vous
supplie de me dire pourquoy le pape [PAUL
V] vit si longtemps, et ne fait non plus parler
de luy que s’il estoit mort ? Sans mentir, il
devroit vous resigner sa charge, et les affaires
de l’Eglise s’en porteroient bien. Au moins
luy respondre que le Comte palatin ne se
feroit pas Roy de Boheme sans difficulté, et
que la Religion Catholique seroit maintenue
par la force comme ell’a esté establie par la
patience. Le zele m’emporte, Monseigneur.
Jay peur que l’interest de la Chrestienté ne
me face faire quelque heresie »…
Provenance
: collection Alfred SENSIER
(11-13 février 1878, n° 481) : « Épître de bel
esprit, espèce de course au clocher dans les
temps modernes et de voyage rétrospectif
dans l’antiquité ».
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