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les collections aristophil
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BAILLY Jean Sylvain
(1736-1793) savant et astronome,
membre de l’Académie des sciences ; premier Maire de
Paris, il mourut guillotiné [AF1783, 31
e
f].
L.A.S. « Bailly », Nantes 21 novembre 1792, à Madame LE
FAIVRE ; 4 pages in-4.
1 000 / 1 200 €
Belle et longue lettre où Bailly, retiré à Nantes avec sa femme, se
défend d’avoir jamais émigré
.
[Après le retour de Louis XVI et de sa famille de Varennes, le peuple
s’assemble sur le Champ-de-Mars le 17 juillet 1791 pour réclamer la
déchéance du Roi. Bailly, maire de Paris, appuyé par La Fayette et
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BAILLY Jean Sylvain
(1736-1793) savant et astronome,
membre de l’Académie des sciences ; premier Maire de
Paris, il mourut guillotiné [AF1783, 31
e
f].
L.S. « Bailly », Paris 16 septembre 1791, à M.M. du Bureau
de Paix du 6
e
arrondissement ; demi-page in-fol. (portrait
gravé joint).
200 / 300 €
Comme « Maire de Paris » il les invite « au nom du Corps municipal à
assister à la proclamation de la Constitution qui sera faite au Champ
de la Fédération » le dimanche 18 septembre.
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BAILLY Jean Sylvain
(1736-1793) savant et astronome,
membre de l’Académie des sciences ; premier Maire de
Paris, il mourut guillotiné [AF1783, 31
e
f].
L.A.S. « Bailly », Niort 17 juillet « l’an quatre de la liberté »
[1792], au duc de LA ROCHEFOUCAULD D’ENVILLE ; 1 page
in-4°, adresse avec cachet de cire rouge à son chiffre.
500 / 700 €
Lettre relative à la Patrie déclarée en danger
(11 juillet 1792).
Il vient « d’apprendre que l’assemblée nationale a declaré la patrie en
danger. En vertu de cette declaration, les conseils de departemens
doivent par la loi du 8 juillet etre convoqués et permanens. Je vais
en consequence reprendre la route de Paris pour me rendre aux
asssemblées du conseil, aussitôt que j’aurai terminé quelques affaires
que j’ai ici ». Il sera à Paris dans huit à dix jours, mais tient à ce « que
ce retard ne soit pas attribué à négligence de mes devoirs »...
la Garde Nationale, proclame la loi martiale et fait tirer peur dissiper
les attroupements. Dès lors sa popularité est perdue. Il est cependant
réélu maire, mais il cède la place à Pétion le 18 novembre 1791. Il se
retire alors à Nantes où il séjournera quelque temps.]
Il rassure son amie : « la preuve légale ne peut manquer. Je ne suis
pas sorti du roiaume ; ainsi il faudra bien que la preuve se fasse.
Je vais vous rendre compte de tout, vous indiquer les moyens, et
vous voudrez bien faire faire par mon neveu les recherches et les
demarches necessaires. Sorti de la mairie le 18 9
bre
1791, j’ai été sur le
champ à Chaillot »... Suit l’itinéraire exact, daté pour chaque localité,
suivi par Bailly depuis le 29 novembre 1791 jusqu’à la fin de juillet
1792 : Le Havre, Chaillot, Versailles, Vitry, Fontainebleau, Sens, Troyes,
Melun, Pithiviers, Tours, Blois, Poitiers, Niort, Fontenay et Nantes où
il parvient le 27 juillet 1792. Il s’agit pour Bailly d’apporter la preuve
que, selon le décret du 8 avril « qui donnait aux émigrés un mois
pour rentrer », il est en France depuis le 9 mai : « Le nouveau decret
est formel à cet égard. Il s’agit donc de prouver ma residence dans
la republique depuis cette époque, et d’après l’itinéraire que je viens
de vous donner, vous voiez qu’il ne s’agit que de recueillir les faits.
Vous avez mon certificat qui remonte au 27 juillet. Voila une partie
de l’intervalle ; je joins ici mon passeport visé dans les municipalités
les 14 et 25 juin, les 9, 20, 25, 30 juillet. Voila encore une partie de
l’intervalle et nous remontons au 14 juin. Quant au reste de la preuve
voici plusieurs moiens de la faire »... Bailly préconise, avec force
détails, plusieurs moyens pour établir la preuve de sa non émigration :
son certificat de résidence établi par le commissaire de police de la
section des Champs-Élysées ; les demandes à faire à la section de
Chaillot, où il résidait dans sa propriété, ce dont peuvent témoigner
le curé et « tous nos fournisseurs, surtout le boucher dont le livre fait
foi » ; sa présence à quatre séances du jury d’accusation, dont doit
témoigner le procès-verbal... « Nous n’oublirons jamais le service de
veritables amis que vous nous rendez et nous le sentons d’autant plus
à chaque nouvelle peine que nous vous donnons et à M. Le Faivre.
Il n’y avait que vous deux qui pussiez nous secourir, et efficacement,
dans cette circonstance tout à fait affligeante ». Car il ne veut pas se
mettre entre les mains de l’abbé MAURY : « il me donnerait à coup
sur l’absolution de la main gauche »...
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