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les collections aristophil
Littérature
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BARBEY D’AUREVILLY, Jules (1808-1889)
Lettre autographe signée [à Edmond Tarbé]
S.l., [vers 1869 ?]
2 p. sur 1 double f. in-8 (20,4 x 12,6 cm).
1 000 / 1 500 €
Lettre autographe signée de Barbey d'Aurevilly à Edmond Tarbé,
rédacteur en chef du
Gaulois
. Barbey d’Aurevilly participa au jour-
nal dès avril 1869. Il évoque sa relation tumultueuse avec Émile
Zola : « Je ne suis pas blessé. Pour être blessé, il faut une arme
et une main dans l’adversaire et il n’en a pas. Son article est du
tintamarre dans le
Figaro
. » En effet, certains portraits critiques
de Zola au
Figaro
se révélèrent être des pamphlets politiques et
des règlements de compte acerbes, avec Jules Barbey d’Aurevilly
notamment.
213
BAUDELAIRE, Charles (1821-1867)
Lettre autographe signée adressée à son demi-frère Alphonse
[Lyon], 6 décembre [septembre] 1832
3 p. sur 1 double f. in-8 (24,5 x 19,5 cm).
8 000 / 10 000 €
Lettre autographe signée du jeune Charles Baudelaire à son de-
mi-frère Alphonse Baudelaire, de 16 ans plus âgé que lui, fils d’un
premier lit, alors que Baudelaire se trouve à Lyon.
Leur beau-père, Jacques Aupick, y a été envoyé pour maintenir le
contrôle dans la bouillonnante cité qui a vécu la révolte des Ca-
nuts en novembre 1831. En janvier 1832, Aupick fait venir sa femme
et son beau-fils. Baudelaire est alors inscrit dans une pension
avant de suivre les cours de sixième au Collège royal de Lyon :
« J’avoue que ma sixième a été bien ébauchée. Car je n’ai eu au
collège qu’un accessit. »
Alphonse, lui, vient de s’installer à Fontainebleau, où il a été nom-
mé juge suppléant au tribunal. Bien qu’ils n’aient pas longtemps
partagé le même foyer, l’affection de Baudelaire pour son frère
aîné est palpable dans l’urgence de ses demandes : « qu’as-tu
donc, que t’es-t-il arrivé, es-tu faché contre moi, es-tu malade ?
Voilà deux fois que je t’écris […]. » Il lui décrit sa vie dans la cité
lyonnaise et lui expose ses objectifs scolaires : « […] je vais entrer
tout à fait au Collège en cinquième et j’espère que je me ferai
remarquer. » Il termine en réclamant de nouveau des nouvelles :
« […] allons réponds-moi. Adieu je t’embrasse de tout mon cœur
[…] Ton Cadet. Charles. »
Quelques rousseurs et taches, petites déchirures et un manque sans
atteinte au texte.