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les collections aristophil
Littérature
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BAUDELAIRE, Charles (1821-1867)
Lettre autographe signée à son demi-frère Alphonse
Lyon, 12 mars 1833
2 p. sur 1 double f. in-4 (26,9 x 21 cm).
5 000 / 7 000 €
Lettre autographe signée de Baudelaire à son demi-frère Al-
phonse datée de 1833 : « Le… je ne sais pas mars 1833 » (12 mars
1833 d’après le cachet postal au dos de la lettre).
La lettre est écrite en classe par le jeune Charles Baudelaire, alors
âgé de 12 ans : « Mon frère, je t’envoie tes étrennes. J’ai été 2e
en grec. […] Je crois que pour le prix de Pâques j’ai le 4ème ou le
5ème accessit. Néanmoins on va composer maintenant jusqu’à la
fin de l’année pour le prix d’excellence ; il faut un peu plus travail-
ler ; peut-être que j’aurai de meilleures places. Je ne sais pas si tu
pourras lire ma lettre, car elle [est] écrite pendant l’histoire, classe
fort ennuyeuse. On vient de me demander le caractère de la race
pélasgique. Tout occupé de ma lettre je n’ai seulement pas su ce
qu’on m’a demandé. »
Il évoque ensuite sa vie à Lyon, aux côtés de sa mère, et demande
à son demi-frère Alphonse de lui donner des nouvelles de sa vie
à Fontainebleau. Alphonse Baudelaire, fils d’un premier mariage
de François Baudelaire, était alors juge suppléant à Fontainebleau.
BIBLIOGRAPHIE :
- BAUDELAIRE,
Correspondance I - janvier 1832-février 1860
, Pa-
ris, 1973, p. 15.
Rousseurs, taches, déchirures marginales, traces de pliures.
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BAUDELAIRE, Charles (1821-1867)
Lettre autographe signée à son demi-frère Alphonse
S.l., 20 novembre 1839
3 p. sur 1 double f. in-12 (18,5 x 12 cm).
5 000 / 7 000 €
Lettre autographe signée de Baudelaire à son demi-frère Al-
phonse. Charles Baudelaire, alors âgé de 18 ans, a été renvoyé
du lycée Louis le Grand quelques mois auparavant, en avril 1839.
Il est reçu au baccalauréat in extremis en août, mais reste profon-
dément marqué par ces presque huit années de pensionnat, en
compagnie de camarades avec qui il n’avait pas choisi de vivre. Il
cherche des moyens de s’assumer pleinement en tant qu’adulte
et se confie à son demi-frère : « Je m’ennuie tellement que je vais
me mettre à travailler ; je veux du plaisir quelconque, et j’espère en
trouver là. Je veux être indépendant le plus tôt possible, c’est-à-
dire dépenser mon argent, celui que les hommes m’auront donné
en retour d’un plaisir ou d’un service que [je] leur aurais procuré ;
et j’y veux parvenir par quelque moyen que ce soit. » Il conclut sur
cette phrase : « Je vais oublier dans Virgile toutes les mesquineries
et les saletés de ce monde. »
BIBLIOGRAPHIE :
- BAUDELAIRE,
Correspondance I - janvier 1832-février 1860,
Pa-
ris, 1973, p. 79.
Taches, traces de pliures.