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les collections aristophil
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BONNARD Abel
(1883-1968) écrivain,
ministre de l’Instruction publique du
gouvernement de Vichy [AF 1932,
12
e
f ; exclu en 1944].
MANUSCRIT autographe, [
Discours
pour la réception du maréchal
Franchet d’Espèrey
], 1935 ; [1]-53
pages in-4, reliure maroquin
janséniste noir, cadre intérieur avec
double filet doré, doublures et gardes
de moire mordorée, dos à 5 nerfs,
étui (
Creuzevault
).
800 / 1 000 €
Manuscrit de travail de son discours pour
la réception du maréchal Franchet d’Es-
pèrey
.
Le 20 juin 1935, Abel Bonnard, directeur en
exercice de l’Académie Française, répondait
au discours de réception du maréchal Louis
FRANCHET D’ESPÈREY (1856-1942), qui suc-
cédait au maréchal LYAUTEY.
« Le plus souvent ceux que notre compagnie
reçoit en des solennités comme celle-ci,
poètes, écrivains, hommes de pensée, lui
apportent le reflet d’une gloire aussi sereine
que la clarté des étoiles. Celle qui brille sur
vous, au contraire, c’est la gloire solaire de
l’homme d’action, d’autant plus qu’il s’agit ici
de cette action à la fois massive et épurée
qui est celle de l’homme de guerre. Nulle
part vous ne pouvez être mieux à votre place
que dans ce lieu consacré aux lettres fran-
çaises, car vous y représentez d’une façon
éminente ceux qui ont le plus contribué à
sauver l’ordre où elles peuvent fleurir. […]
Vous êtes passionnément un soldat ; vous
n’avez jamais cherché qu’à exercer dans sa
plénitude la profession que vous vous étiez
choisie ; dès avant la guerre, vous aviez fait
la plus brillante carrière, mais vous n’aviez
pas vécu pour votre carrière, vous aviez vécu
pour votre métier »... Abel Bonnard retrace
longuement la carrière du maréchal, mais
évoque aussi la figure de LYAUTEY, « guerrier,
pacificateur, justicier, administrateur, protec-
teur des arts », et son œuvre au Maroc… Et
il conclut : « Sentons que, dans une société
vraiment noble, il n’existe plus d’individus
séparés : toutes les âmes se tiennent, les plus
hautes sont rattachées aux plus humbles, les
plus riches sont reliées aux plus simples, la
différence des talents est compensée par la
communauté des vertus ; c’est quand nous
avons appris qu’il n’y a d’égalité nulle part
que nous comprenons qu’il peut y avoir des
fraternités partout. Finissons sur ces pensées
et pour honorer encore le Français illustre
auquel vous succédez dignement parmi
nous, promettons-nous d’aimer et de servir
ce qu’il a tant servi et aimé, c’est-à-dire
l’Ordre, parce qu’il savait que seul un Ordre
protecteur des âmes assure aux hommes de
toutes les conditions ce qu’ils peuvent avoir
de noblesse vraie et ce qu’ils peuvent avoir
de bonheur réel. »
Le manuscrit, à l’encre noire, présente de
nombreuses ratures et corrections, avec des
passages biffés. En tête, ENVOI autographe
signé : « Ceci est le manuscrit du discours
que j’ai prononcé à l’Académie française,
pour la réception du maréchal Franchet
d’Espèrey. J’ai plaisir à offrir ce manuscrit à
Madame la Comtesse Joachim Murat. AB. »
On joint
2 L.A.S. du maréchal FRANCHET
D’ESPÈREY, 9 février 1925 et 31 mars 1938.
BONNARD Abel
: voir n° 1047.