Previous Page  35 / 228 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 35 / 228 Next Page
Page Background

877

33

ACADÉMIE FRANÇAISE

877

BOUILHET Louis

(1822-1869) poète, ami de Flaubert.

POÈME autographe signé « L. Bouilhet »,

À M

r

Victor

Hugo

, [Rouen, vers 1840]

; 4 pages in-4 (quelques petites

fentes).

500 / 600 €

Poème de jeunesse en hommage à Victor Hugo, refusé par l’Aca-

démie française

.

Ce long poème, écrit avec tout l’enthousiasme de la jeunesse l’année

de son baccalauréat, alors qu’il est encore « élève de philosophie à

l’Institution Lévy », n’est qu’un vibrant hommage au génie du Maître,

dont il avait lu

Notre Dame de Paris

en 1838, et qui s’était vu refuser

l’entrée à l’Académie (il sera élu en 1841) ; refus dont Bouilhet d’ailleurs

se gausse et s’indigne. Le poème, en deux parties, compte seize sizains.

« Quand de sa main de bronze, un jour, le moyen-âge

Au sein du vieux Paris eut d’étage en étage

Achevé le temple géant […]

De ta naissance un jour, promise d’âge en âge,

Hugo, ce monument parla […]

L’Académie a vu s’avancer à sa porte

Le poëte immortel, que Notre Dame escorte !...

L’Académie a balancé ! »…

878

BOURGET Paul

(1852-1935) [AF 1894, 33

e

f].

MANUSCRIT en partie autographe signé « Paul Bourget »,

Sur Jean-Jacques Rousseau

, [juin 1912] ; 5 pages et demie

in-4.

300 / 400 €

Virulent texte contre Jean-Jacques Rousseau, à l’occasion du

bicentenaire de sa naissance

.

[Le texte, de la main d’un secrétaire, présente des ratures et cor-

rections ; la conclusion (une vingtaine de lignes) est entièrement

autographe.]

Après avoir vanté le « ferme et sagace discours de M. BARRÈS » [le 11

juin 1912, refusant de voter les crédits pour la célébration nationale du

bicentenaire de la naissance de Rousseau], Bourget ironise : « C’est

qu’aujourd’hui le portrait mental de Rousseau a été fixé dans ses lignes

profondes […]. Ce

prétendu

prophète de la justice sociale, comme dit

M. Viviani, fut un déséquilibré de la plus classique espèce ». Rous-

seau n’est, à ses yeux, qu’un maniaque paranoïaque, qui relève de la

psychiatrie, victime d’un délire de persécution et d’idées délirantes.

Il cite plusieurs professeurs spécialistes et s’accorde à dire avec eux

que « l’auteur des

Confessions

fut un malade mental et le fut toute

sa vie. C’est un malade mental que les pouvoirs publics proposent

d’honorer comme un des prophètes de la révolution »…

On joint

7 L.A.S., 1888-1922, à Félix

FÉNÉON

, Édouard MONTAGNE,

Robert de FLERS (2), etc. : discussions littéraires avec des confrères

académiciens, remerciements pour des articles, recommandations, etc.

BOURGET Paul

: voir n° 1028.