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« V

ous

savez que

G

érard a

fait mon

portrait

...

J'

ai

fermement

cru que

c

'

était une

politesse grandiose d

'

artiste à artiste

... »

 63. LAMARTINE

(Alphonse de). Lettre autographe signée à Edmond de Cazalès. À bord du brick

L'Alceste

dans le

port de Marseille, 19 juin 1832. 3 pp. in-4, adresse au dos ; déchirure marginale due à l'ouverture avec perte d'une

lettre.

200 / 300

Lettre écrite sur le navire qui allait l'emmener vers l'Orient.

Ce périple marquerait profondément le poète

qui, au milieu des émerveillements, aurait la douleur de perdre sa fille à Beyrouth (décembre

1832

). Il publia en

1835

ses

Souvenirs, impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient

.

«

M

e

voilà

sur

le

bord

de mon

vaisseau

et

devant mettre

à

la

voile

bientôt

, d'ici je pense à

10

ou

15

jours. Selon que

notre équipage et le vent seront plus ou moins lestes. Recevez donc mes derniers adieux et, s'il se peut, rendez-moi un

dernier service.

V

ous

savez

que

G

érard

a

fait

mon

portrait

après

une

vive

instance

et une non moins modeste et vive résistance de

la mienne.

J'

ai

fermement

cru

que

c

'

était

une

politesse

grandiose

d

'

artiste

à

artiste

et tout m'a confirmé dans cette

pensée

;

sans cela

,

je n

'

aurais certes pas

imaginé de commander

pour mon humble figure dont je me soucie peu

une

image

du

prix des

tableaux de

M. G

érard

.

Il y a quelques mois un graveur nommé Girard m'écrivit qu'avec le consentement de M. le baron Gérard il allait

graver le susdit portrait et me demandait une souscription ; je crus faire plaisir à M. le baron Gérard et contribuer à

l'illustration de son œuvre en souscrivant pour cent exemplaires, c'est-à-dire pour

1500

francs...

Aujourd'hui, je reçois à mon grand étonnement la lettre ci-jointe de M. le baron Gérard. Ou je n'y comprends rien ou

je

crois

y

voir une demande

indirecte de

payement de

son

portrait

,

or le payement d'un portrait de M. Gérard doit être

une affaire énorme et à laquelle je suis loin de m'être préparé !... Je ne suis pas assez riche, pas assez fou, et pas assez

dénué d'occasions plus utiles d'employer ou mon nécessaire ou mon superflu. J'ai cru que, comme le buste de David

[Pierre-Jean David d'Angers sculpta un buste de Lamartine]

, ce serait une politesse de ma part qui m'acquitterait de

cette politesse du grand peintre ainsi que de celle du grand statuaire.

Éclaircissez donc cette affaire. Voyez M. Gérard de ma part, et sans blesser en rien sa délicatesse, sans même avoir l'air

de présumer que j'ai interprété sa lettre en demande de payement, sachez ce qu'il entend, ce qu'il prétend, si c'est un

prix, quel est ce prix , pourquoi ce prix après m'avoir recherché et demandé formellement à plusieurs reprises de faire

mon portrait...

»

Le portrait de Lamartine peint par le baron François Gérard demeure une des plus célèbres effigies du poète.

Publiciste et homme politique, Edmond de Cazales

entama une carrière de magistrat, mais ses antécédents

familiaux (son père avait été député aux États généraux) et ses goûts littéraires et philosophiques le poussèrent à entrer

dans l'arène idéologique et politique : d'abord collaborateur au

Catholique

, à

La Quotidienne

, au

Correspondant

, il fonda

en

1831

la

Nouvelle revue européenne

. Profondément religieux, il fut un temps professeur à l'Université catholique de

Louvain et entra dans les ordres en

1843

. Représentant du peuple en

1848

-

1849

, il siégea à droite et défendit une ligne

qui tendait à associer Église et liberté politique.

 64. LAMARTINE

(Alphonse de). Ensemble de 2 pièces autographes signées.

300 / 400

Manuscrit poétique autographe.

«

Chanter quand la saison qui fait monter les sèves / Donne aux lys leur

parfum, à la Vierge ses rêves, / Quand du doux rossignol l'amour renfle la voix, / Quand accoudé sur l'herbe aux

racines des frênes / On entend gazouiller mille notes sereines / Dans son cœur, dans les eaux, dans les airs, dans les

bois, / Chanter n'est pas chanter, c'est respirer deux fois !

» (

7

alexandrins sur une p. in-

8

oblong). Première strophe

de son poème « Chanter et prier » : originellement paru en juillet

1852

dans la

Revue de Paris

, ce poème était une

réponse à Augustine Blanchecotte, qui avait écrit en juin

1851

le poème « À M. Alph. de L. ». En

1855

, la poétesse publia

conjointement son poème et celui de Lamartine dans son propre recueil

Rêves et réalités

.

– Lettre autographe signée [probablement à son ami Ferdinand de Capmas]. Genève,

20

septembre

1841

. Lettre de

consolation à son correspondant dont il a reçu une lettre exprimant la tristesse, et qu'il invite à venir le rejoindre à

Mâcon. «

... Ma vie est ce que vous savez. Travail, tristesse, politique, affaires et amitié... Montherot

[son beau-frère et

ami François de Montherot]

viendra faire de mauvais vers et de bonnes plaisanteries. Il n'en fait plus de bons. Moi plus

du tout...

» (

3

pp. in-

8

).

Joint

, une copie manuscrite ancienne de sa parodie de la chanson de Gustave Nadaud « Pandore ou les deux

gendarmes », composée pour se moquer de celui-ci qui avait préféré dîner chez la princesse Mathilde plutôt que chez lui :

« ...

Chansonnier, vous avez raison.

»