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104

343.

Claude-Henri de SAINT-SIMON

(1760-1825) philosophe et économiste. L.A.S., Paris 20 juillet 1815 ; 1 page

in-4.

800/1 000

Belle lettre sur l’économie politique, envoyant à un maître son étude,

Opinion sur les mesures à prendre contre la

coalition de 1815

, écrite en collaboration avec son secrétaire Augustin Thierry (Paris, Delaunay, 1815).

« L’économie politique, Monsieur, est la seule partie de la politique qui ait acquis un caractère vraiment scientifique, elle

est par conséquent la seule base solide que les publicistes puissent donner à leurs raisonnemens. Telle est mon opinion, telle

est la marche que nous suivons M

r

Thierry et moi dans un ouvrage dont je prens la liberté de vous envoyer l’esquisse. Vous

êtes, Monsieur, le véritable fondateur de la science d’économie politique ; c’est en quelque façon sur vos travaux que les notres

se sont entés, c’est donc à vous que le premier hommage en est du »… Il donne son adresse : « à l’arsenal cour des poudres et

salpêtres N° 3 ».

Reproduit en page 103

344.

Giuseppe Angelo SALUZZODI MONESIGLIO

(1734-1810) général et savant piémontais ; l’un des fondateurs

de l’Académie des sciences de Turin. L.S. « De Saluces » (le début manque), Turin 16 mars 1783, [à Louis-Bernard

Guyton-Morveau] ; 3 pages in-4 (manquent les p. 1-4).

200/250

Brouille avec Lavoisier. « Il y a deux ans que j’ai envoyé cet ouvrage à Mess

rs

Macquer et Lavoisier, il a été du gout du

célèbre autheur du

Dictionnaire de Chymie

, malgré l’opposition qui pouvoit se trouver entre nos opinions sur quelques points

de doctrine, mais je crains très fort de n’avoir pas fait ma cour à M

r

Lavoisier que j’estime d’ailleurs beaucoup et qui s’est saisi

du mémoire sans qu’il ait réussi à M

r

Macquer de pouvoir le racrocher, et sans qu’il ait daigné me faire un mot de réponse,

malgré les soins les plus officieux que je me suis donné, pour relever avec éclat les efforts qu’il a fait pour nous donner du

nouveau, de même que pour pallier les inexactitudes qui pouvoient lui être échappées, en un mot je l’ai traité comme j’aurai

fait Stahl, Macquer, Bergman, &c. [...] Je ne laisse pas de ressentir quelque peine d’avoir pu désobliger ce chymiste, mais je ne

pouvois taire des verités qui me paroissoient nécessaires pour arrêter la fougue et la cupidité des nouveaux Physiciens »... Puis

il parle des expériences de Guyton, et de la modification que procure l’emploi de l’esprit de vin au lieu de l’eau dans la formation

des sels neutres : « le nitre qu’on en retire ressemble assez bien pour la cristallisation à l’acide du sucre [...] pour ce qui est de

l’altération qu’éprouve cet acide par le phlogistique je dois vous prier d’examiner ce qui résulte de la cohobation de l’esprit de

nitre sur du nouveau mercure, après la formation des précipités »... Il aimerait comprendre « par quelle fatalité un savant aussi

distingué que M

r

Lavoisier n’a pas été redressé par son expérience même de la résolution de l’acide nitreux en air, puisque après

l’énorme quantité du pretendu air qu’il a séparé sa chaux, ou son précipité a néanmoins absorbé une aussi forte dose d’air pour

son augmentation de poids »...

345.

Antoine-Joseph SANTERRE

(1752-1809) brasseur, meneur des journées révolutionnaires, commandant de la

Garde parisienne, puis général. L.S., Paris 8 nivose IV (29 décembre 1795), à Paul Barras, membre du Directoire ;

2 pages in-4.

300/400

Dénonciation d’un ennemi de la patrie, qui a trompé Barras, au point d’être placé par lui : Baron de Cheffontaine. « Le

7 prairial il se déclara a la Section de Popincourt l’ennemi des patriotes il fit mettre en arrestation tout ceux quil croyait de ma

connaissance et fit des propositions abonimables ; après avoir conspiré en cette section contre la Convention, il permüta de sa

place d’adjudant contre une de la division du Luxembourg, il fut blessé le 13 vendemiaire »… Il est « accusé d’ivrognerie et de

dilapidation sous Lafayette dont il était le mouchard ; il emigra avec lui puis les chasseurs le chasserent, il était leur capitaine.

Il a 6 freres et son père émigrés. Son père était marquis et officier aux Gardes à ce que l’on dit, lui il se fesait appeler en 1789,

alors dans la garde nationale, sous mes ordres,

baron de

. Lors du decret du renvoy des nobles il n’était plus noble, il me dit quil

sappelait seulement Baron. Et 15 jours avant prairéal ce caméléon vint à moi m’offrir la main pour m’égarer sur son compte et

aider les chouans, malgré quil paraisait lié avec les patriotes. Il est actuelement colonel aux Invalides. Il est en outre Capitaine

des charois. &c &c. »...

On joint une P.S., Paris 4 novembre 1792 (8 pages in-fol.). Comptes des citoyens Jurie et Bourbon, « Aydes de camp

extraordinaires de l’armée », soumis au citoyen Santerre, commandant général de la Force armée de Paris : sommes encaissées

ou décaissées au cours de leur mission à Chalon, pour rétablir les contrôles des troupes en route, rendre compte des équipages,

chevaux et artillerie envoyés à l’Armée du Centre, et prendre les ordres des généraux...

346.

Jean-Baptiste SAY

(1767-1832) économiste. L.A.S., Bayswater 18 juillet 1825, à Mme George Grote ; 1 page et

demie in-8.

300/400

Charmante lettre [à l’épouse de l’éminent historien britannique, à qui il envoie son

Petit Volume, contenant quelques

aperçus des hommes et de la société

]. Il dépose chez elle « un opuscule que je voulais vous demander la permission de mettre

à vos pieds. Vous le recevrez avec indulgence, car vous vous appercevrez que l’auteur n’ose pas toujours dire tout haut ce qu’il

pense ; aussi cette broutille n’est-elle adressée qu’aux personnes qui savent lire ce qu’il y a d’écrit entre les lignes […] Il y a

des vérités morales & philosophiques qui effarouchent les esprits étroits, si respectables par leur nombre ! Ils nous obligent à

tourner la position quand nous ne pouvons pas l’enlever de vive force, et d’escarmoucher au pistolet lorsqu’il n’est pas possible

d’employer le gros canon ». La société de Bayswater lui présente ses compliments empressés, « de même qu’à M

r

Grote ».