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littérature
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PROUST MARCEL 1871 1922
3 L.A.S., [1906 et 1922], à Paul
SOUDAY; 3 et 1 pages in-8
(deuil, pliures), et 4 pages in-8.
7 000 / 8 000 €
Lettres au célèbre critique littéraire Paul
Souday (1869-1929), auteur d’une biographie
de Proust.
45, rue de Courcelles mardi [3 juillet 1906].
«Avant que ma santé fut tout à fait ruinée
et quand je sortais encore quelquefois, je
me souviens de vous avoir aperçu, chez
Weber, avec un des écrivains pour qui j’ai
la plus profonde admiration, à qui je dois
aussi, depuis longtemps déjà la plus grande
reconnaissance: M. Charles MAURRAS.
Peut’être puisque vous êtes lié avec lui,
savez-vous, ou pourriez-vous savoir qui signe
Jacques BAINVILLE à la Gazette France.
Il a en e et paru sous cette signature une
chronique sur ma traduction que je viens
de faire de RUSKIN [...]. Cette chronique est
assez peu aimable. Mais cependant le fait
même qu’une chronique m’ait été consa-
crée doit être un e et de l’amabilité de M.
Maurras et je voudrais le remercier».... [La
chronique de Jacques Bainville, le 2 juillet
1906, était en partie consacrée à la traduc-
tion par Proust Sésame et les Lys de John
RUSKIN.] [Juillet 1906]. «Merci mille fois cher
Monsieur de vos aimables renseignements.
Et surtout ne prenez pas la peine de me
récrire pour Sesame !»... [7 avril 1922], avant
la parution de Sodome et Gomorrhe II. «J›ai
beaucoup d›excuses à vous faire pour le
dîner sans dames de l›autre soir. J›avais
compris que vous n›étiez pas libre; et j›ai
su le contraire trop tard. Une autre excuse
est causée par ceci. Le mauvais hasard a
fait jusqu›ici que les rares fois où je pouvais
dîner avec vous, vous aviez fait quinze jours
avant un article sur moi de sorte que cela
avait l›air d›un remerciement bien stupide
[...] Quand je vous ai vu avant hier je n›avais
pas corrigé une seule épreuve et à vrai dire
je ne sais même pas s›il en a été fait du tout,
car me sachant hors d›état de me livrer à
ce travail, je crois que c›est sur le manuscrit
même [qu›on] a établi le bon à tirer. Toujours
est-il que là où je mets un an, ils ont mis
trois semaines, et sans doute par crainte de
tomber au milieu des événements politiques
[la conférence de Gênes va commencer le
10 avril], ils m›écrivent que mon livre paraîtra
dès la semaine prochaine.
De sorte que ce n’est pas seulement les livres
(libelli) qui ont sua fata, mais moi «Marcellus
eris» (que je n’ai pas été n’ayant pas rompu
l’âpre destin) et que d’une façon ou de la
contraire mes invitations ont l’air tantôt de
remercier mon critique, tantôt de le ménager.
Je ne suis pas si homme de lettres que
cela quoique très fier de l’être. Et j’aimerais
que nos rapports soient [...] des rapports
d’homme à homme avec d’aimables dames,
sub rosa, et en devisant de Belles Lettres,
les soirs où je ne suis pas comme avant-hier
demi aphasique»...
Correspondance, t. VI (p. 141), et t. XXI (p.
112, texte inexact)