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littérature
935
CHARDONNE JACQUES
1884 1968
Correspondance autographe,
19
L.A.S. adressées à Roger NIMIER
,
1958; 44 pages in-4 et in-8,
enveloppes conservées.
700 / 800 €
936
CHARDONNE JACQUES
1884 1968
Correspondance autographe, 12
L.A.S.
adressées à Jacques BRENNER
,
1960 à 1967; 16 pages in-4.
800 / 1 200 €
[…] « Vieillir serait chose vaine si on ne deve-
nait pas un saint. La sérénité suprême s’ob-
tient en tenant éloigné de soi ce qui peut
la troubler. C’est pourquoi je n’ai pas lu
les Temps Modernes. Les premiers lec-
teurs furent Gérard et Bay. Gérard partait
pour étrangler Sartre. Bay lui disait silence
là-dessus… C’est ce que j’ai entendu de divers
côté : on ne bouge pas. Silence. Il faut les
enterrer dans le silence… Vous verrez que
c’est les Temps Modernes qui me feront
bien voir, on aura pitié de moi… Dans le choix
des « jeunes »d’avenir (il y a des vieux), une
lacune énorme, comme toujours, l’injustice
qui crie : On mentionne Saint Pierre et on
oublie Mandiargues. » […]
Correspondance autographe de Jacques
Chardonne à Jacques Brenner, écrivain
français, auteur de romans et d’essais, 12
lettres autographes signées d’une grande
lucidité sur la vie littéraire parisienne.
[…] « Barrès comme c’est vieux ! Il est bien
enterré dans la terre de ses morts. Le tout,
c’est poussière. Il s’est trop occupé de son
époque… Et là-dedans, trop de confiture. Il
faut des choses bien salées et sèches comme
la morue pour durer un peu, pas trop de
cœur, cela vieilli tout de suite… Attention
à Maupassant ? Celui-là tient bien… Il y a
plusieurs Maupassant. On peut négliger ses
romans, quoique « Fort comme la mort » ce
n’est pas mal. »