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les collections aristophil
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CELINE LOUIS FERDINAND 1894 1961
9 L.A.S.,
3 à 27 novembre 1946, à son avocat danois
Thorvald MIKKELSEN
;
Sundby Hospital, Danemark;
24 pages in-4 au crayon.
7 000 / 8 000 €
9 lettres autographes signées au crayon de Louis-Ferdinand Céline
à son avocat danois sur son hospitalisation au Sundby Hospital au
Danemark.
[…] « Il est bien entendu que vous êtes mon seul et unique et très
précieux défenseur […] Je ne traite rien de sérieux avec les femmes.
Seulement je suis obligé d’être plein d’égards. » Il est à l’hôpital
Sundby chez le professeur GRAM, bien soigné. « Je n’ai qu’un souhait
c’est de vous voir, vous embrasser et demeurer ici 100 ans, soigné
comme un prince »
Il ne veut plus retourner en prison : « J’aimerais mieux encore que
l’on me livre et qu’on en finisse […] Il n’y a absolument personne pour
s’occuper de ma défense que vous […] Je me fais un sang comme un
cheval de corrida espagnole dont on recoud le ventre, qu’on soigne
en somme mais toujours et pas plus qu’il ne faut pour qu’il puisse
retourner dans la corrida c’est-à-dire au supplice le plus vite possible. »
On vient de lui découvrir une nouvelle maladie la pellagre : « La
pellagre était l’épouvante des prisonniers d’autrefois, en particulier
pendant la guerre américaine de Sécession, lorsqu’on enfermait les
captifs pendant des mois sans lumière […] « J’ai été trop longtemps
enfermé sans lumière […] Je suis un martyr o¹ciel ! Dans mon cas
il s’agit en plus d’une incarcération un peu prolongée d’un état de
fatigue générale, d’épuisement dû aux sou rances de tous ordres
endurées depuis deux ans sans discontinuer, un véritable supplice
auquel j’ai été soumis, supplice fignolé, ra¹né, presque parfait en
tous genres, moral et physique […] Je crois avoir reçu ce terrible
don à la naissance, cette malédiction des créateurs authentiques,
ce surcroît de vitalité profonde, cette jeunesse absolue que l’on a
toujours remarqué chez ceux qui avaient enrichi un certain domaine
littéraire, scientifique, politique, etc. »