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POLITIQUE.
COLLECTION d’environ 185 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.,
d’hommes politiques, députés, ministres, administrateurs, etc.
du XIX
e
siècle; le tout monté ou collées en 2 forts volumes in-fol.
reliés demi-chagrin noir (rel. usagées).
Abbatucci, Edm. Adam, Allary, Andryane, Angellier, Et. Arago, J.
Bastide, Baude, Baudin, Berryer, P. Bert, Bixio, Blanqui, Cabet, Chau-
mont-Quitry, Chevreau, Clemenceau, Coëtlogon, Collet-Meygret,
Benjamin Constant, Contades, Corcelles, Cornudet, Crémieux, Dalloz,
Dupin, J. Favre, Frémy, Gramont, Havin, Jouvenel, Jubinal, Kergorlay,
Ladoucette, Lamartine, Lamberterie, Las Cases, Lavalette, Limayrac,
Loysel, Marcellus, Martineau-Deschenez, Merruau, comte d’Orsay,
Pascalis, Paulze d’Ivoy, Pereire, Pétain, Petetin, Raoul-Duval, Romieu,
Rumigny, Talhouet, Tamisier, Thiers, Tocqueville, Vandal, Vavin, etc.
Collection du Baron de BONNEMAINS (avec son ex-libris, et tampon
à ses armes sur la plupart des lettres). [Henri-Pierre-Édouard de
Bonnemains (1821-1898) fut le premier maire du XVI
e
arrondissement
de Paris (1860-1870).]
500 - 700 €
TB
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PROUDHON Pierre-Joseph (1809-1865)
Manuscrit autographe. S.l.n.d., 2 pages in-4 à l’encre. (Très légère
déchirure).
Remarques critiques sur un congrès où il s’est ennuyé.
« Un vrai repas flamand où l’on a tout mis par écuelle. – Délai trop court.
1. – C’est comme dans le catéchisme : des questions qui exigeraient
un immense travail, sont posée à des esprits sérieux comme si l’on
devait y répondre, en un §. – Le catéchisme dit : qu’est-ce que Dieu ? Il
y a à cette question une réponse pour l’enfant, en quatre mots : mais la
réponse à faire à un esprit éclairé a besoin de tant d’explication qu’elle
absorbe des volumes.
2. Le droit des gens est à refaire tout entier : comment répondre à une
question pareille ? – Toute guerre intéresse de près ou de loin tous les
peuples;et s’il en est qui s’abstiennent c’est qu’ils ont plus à y perdre
qu’à y gagner. Mais le voisin qui n’est pas dans le même cas on peut
toujours forcer le neutre à prendre les armes : voilà tout.
3. Presse : à elle seule cette question eût dignement occupé le congrès.
– La plus importante chose à étudier eût été les causes qui amènent
la suspension de la liberté d’écrire. Si, en France la moitié plus un des
citoyens avait intérêt à ce que la presse ne fût plus libre, et que le gouvt.
Avec son armée son
adm.on, la police, ses tribunaux, son impôt appuyât
la propriété, la presse serait supprimée. – Or, cela peut arriver demain.
4. Détention préventive. – Affaire de passions et de guerre civile,
d’antagonisme de factions, plus que criminalité. – D’ailleurs on ne
peut fixer de minimum et de maximum. Il faut que chacun encoure
les conséquences de son méfait. Si le crime du délit emporte peine
de mort, bannissement, déportation, travaux forcés à perpétuité, la
détention préventive est un bien;si la peine est minime, elle est un mal.
Tout ce qu’on peut dire, c’est que la prévention devrait être réputée un
à compte;et, en cas d’acquittement, indemnité. – Trop spécial, pour
un congrès. – Instruction. – Questions de détail qui sentent le pion.
En principe, le gouvt. Doit avoir la haute surveillance sur les écoles,
comme sur la médecine;s’assurer de la moralité et de la capacité des
maîtres. De la matière de l’enseignement;et laisser faire. – Payer le frais
d’écolage des pauvres, à l’école qu’ils auront choisie. – Art et littérature.
– Il y a des sections importantes qui font défaut : pourquoi ? C’est la
politique, c’est l’histoire dans sa philosophie;c’est l’ethnographie;ce
sont les climatures et les langues;– ce sont enfin les Religions. Du
reste, tout rentre dans la science sociale. Et la Propriété ? Ce n’est pas
une question sociale? […] Payer cinq fr. Pour aller s’ennuyer cinq jours
[…] ».»
500 - 700 €
TB
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