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les collections aristophil
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COCTEAU JEAN (1889-1963)
La Belle et la Bête. Journal d’un film,
manuscrits
autographes et album de 89 photographies du
tournage
10 000 / 15 000 €
Manuscrit autographe
: 111 pages in-4 dans deux cahiers à couverture
cartonnée bleu marine portant de la main de Cocteau à l’encre bleue
sur le premier plat Journal de La Belle et de la Bête. Manuscrit de
premier jet en grande partie à l’encre, nombreuses corrections et
nombreux passages demeurés inédits.
Dans le second cahier figure un grand dessin abstrait à l’encre repré-
sentant la « torture » de Cocteau qui souffrait d’un anthrax à la nuque.
Le manuscrit fut offert à Marcel Bertrou, directeur de production de
la société Gaumont. En mars 1944, Pagnol et Cocteau donnent leur
accord pour l’écriture du film à condition que Jean Marais et Josette
Day tiennent les rôles principaux. Pagnol s’éclipsa et ne lut jamais
une seule ligne du scénario de Cocteau. Le rôle de Belle devait rester
son « cadeau » de rupture à Josette Day. Le producteur André Paulvé
permettra finalement la sortie de l’œuvre en 1946.
La Belle et la Bête contes de fées
, manuscrit autographe, 90 pages
in-folio à l’encre bleue, divisé en 2 colonnes (la colonne de gauche
donnant des indications de mise en scène, celle de droite les dialo-
gues). Sous Bradel demi-vélin blanc, dos titré.
6 pages sont couvertes de dessins originaux par Cocteau à pleine
page, certains signés « Jean », représentant les personnages du film.
Il est joint
un manuscrit autographe signé de Cocteau, 3 pages in-4
au stylo à billes, dans lequel il répond aux innombrables critiques
faites à son film.
Journal de La Belle et de la Bête,
album in-4 de 89 photographies
originales du tournage, montées dans un cahier à spirales.
Il est joint
l’édition originale éditée en 1946 chez Janin, in-8 broché.
L’ensemble dans un emboitage à compartiments illustré de photo-
graphies en noir et blanc du film (Pierre Mercier).
« Les fées (qui agissent en marge de mon film) s’aperçoivent que
Belle est éprise d’Avenant, jeune homme indigne d’elle. Elles croient
que Belle aimera la Bête si la bête a le regard d’Avenant. Elles croient
punir Avenant qui cherche à tuer la Bête, en lui donnant sa laideur.
Elles croient récompenser la Bête et la Belle en donnant à l’une la
beauté d’Avenant avec, en plus, la noblesse de la Bête et que ce
mélange sera le prince des rêves de l’autre. Fées naïves ! ce mariage
est possible parce qu’Avenant, la Bête et le Prince ne forment qu’un.
Sinon Belle prendrait la fuite en face du bel inconnu ».
« Si le cinématographe n’admet pas la lenteur, ce n’est pas un art. Et
c’en est un. Ma lenteur n’en est pas une, c’est un rythme. Pendant
que je tournais, je me chantais sans cesse le menuet de Lulli du
Bourgeois gentilhomme. »
Ensemble exceptionnel.