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les collections aristophil
673
PROUST MARCEL (1871-1922)
Lettre autographe signée [à l’écrivain Jacques
NORMAND]
Paris, « samedi » [probablement le 15 décembre 1906].
2 pages in-12 sur papier de deuil
2 000 / 3 000 €
Émouvante lettre.
« Je n’avais pas besoin de la lettre m’annonçant le mariage de madame
votre fille [Jacqueline Normand allait épouser le comte Bérenger de
Miramon], pour penser à vous et à la douce maque de pitié que vous
m’avez donnée il y a hélas déjà près de deux ans ; mais elle m’est
une occasion de vous le dire, et que je suis désormais très uni à ce
qui vous touche par une fidèle et reconnaissante sympathie. Aussi
ai-je été heureux d’apprendre que vous vivez ces jours de joie, et sûr
aussi qu’hélas vous n’en sentez que plus cruellement l’absence de
celle qui l’aurait si profondément éprouvée, et avec laquelle le partage
vous eût été si doux [la mère de Jacques Normand est décédée en
décembre 1904]. »
L’écrivain Jacques Normand (1848-1931), gendre du poète académi-
cien Joseph Autran, collabora avec Maupassant à l’adaptation pour
la scène d’une nouvelle de celui-ci qui remporta un triomphe sous
le titre de
Musotte
en 1891.
Cette lettre ne figure pas dans la
Correspondance
de Marcel Proust.
provenance
Beaussant Lefevre, 13/06/2014
672
PROUST MARCEL
(1871-1922)
Lettre autographe signée
[à Mme Alphonse DAUDET]
S.l., [fin mai 1901], 4 pages in-8
à l’encre
2 500 / 3 000 €
Lettre inédite sur son asthme.
« C’est le moment de mes crises d’asthme d’été et je craindrais
trop au dernier moment d’être obligé de vous faire déranger
votre table, en ne venant pas. Vous me rendez ma maladie
plus cruelle en lui donnant de si grands plaisirs à m’interdire.
Ce n’est pas la première fois. Quand j’ai voulu chercher à
votre suite la maison de Chateaubriand, les fleurs des chemins
m’en ont empêché. Quand vos notes sur Londres et d’autres
pages m’ont donné un goût si vif de certaines fleurs, j’ai plus
souffert de l’indisposition qui m’empêchait d’aller les voir dans
les champs ou dans les jardins ». Il viendra cependant à la
fin de la soirée, « et en restant si tard que je verrai Léon et
Lucien [Daudet] se disputer les restes des invités, les ronger
jusqu’à l’os ». Il évoque pour finir ses « rendez-vous avec
Lucien dont le plaisir de ma vie est fait en partie ».
L’on joint
la carte autographe signée de Mme Lucien Daudet
offrant cette lettre à Maurice Noël, et la réponse de ce dernier
(janvier 1950).
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