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190

les collections aristophil

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PROUST MARCEL (1871-1922)

Lettre autographe signée [à l’écrivain Jacques

NORMAND]

Paris, « samedi » [probablement le 15 décembre 1906].

2 pages in-12 sur papier de deuil

2 000 / 3 000 €

Émouvante lettre.

« Je n’avais pas besoin de la lettre m’annonçant le mariage de madame

votre fille [Jacqueline Normand allait épouser le comte Bérenger de

Miramon], pour penser à vous et à la douce maque de pitié que vous

m’avez donnée il y a hélas déjà près de deux ans ; mais elle m’est

une occasion de vous le dire, et que je suis désormais très uni à ce

qui vous touche par une fidèle et reconnaissante sympathie. Aussi

ai-je été heureux d’apprendre que vous vivez ces jours de joie, et sûr

aussi qu’hélas vous n’en sentez que plus cruellement l’absence de

celle qui l’aurait si profondément éprouvée, et avec laquelle le partage

vous eût été si doux [la mère de Jacques Normand est décédée en

décembre 1904]. »

L’écrivain Jacques Normand (1848-1931), gendre du poète académi-

cien Joseph Autran, collabora avec Maupassant à l’adaptation pour

la scène d’une nouvelle de celui-ci qui remporta un triomphe sous

le titre de

Musotte

en 1891.

Cette lettre ne figure pas dans la

Correspondance

de Marcel Proust.

provenance

Beaussant Lefevre, 13/06/2014

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PROUST MARCEL

(1871-1922)

Lettre autographe signée

[à Mme Alphonse DAUDET]

S.l., [fin mai 1901], 4 pages in-8

à l’encre

2 500 / 3 000 €

Lettre inédite sur son asthme.

« C’est le moment de mes crises d’asthme d’été et je craindrais

trop au dernier moment d’être obligé de vous faire déranger

votre table, en ne venant pas. Vous me rendez ma maladie

plus cruelle en lui donnant de si grands plaisirs à m’interdire.

Ce n’est pas la première fois. Quand j’ai voulu chercher à

votre suite la maison de Chateaubriand, les fleurs des chemins

m’en ont empêché. Quand vos notes sur Londres et d’autres

pages m’ont donné un goût si vif de certaines fleurs, j’ai plus

souffert de l’indisposition qui m’empêchait d’aller les voir dans

les champs ou dans les jardins ». Il viendra cependant à la

fin de la soirée, « et en restant si tard que je verrai Léon et

Lucien [Daudet] se disputer les restes des invités, les ronger

jusqu’à l’os ». Il évoque pour finir ses « rendez-vous avec

Lucien dont le plaisir de ma vie est fait en partie ».

L’on joint

la carte autographe signée de Mme Lucien Daudet

offrant cette lettre à Maurice Noël, et la réponse de ce dernier

(janvier 1950).

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