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alloit me nommer associé étranger m’a promis
un ouvrage contre la doctrine de
L
avoisier
,
les p
pales
raisons qu’il me donne en faveur de
ses opinions me paroissent indignes d’un
aussi grand homme et je viens de lui envoyer
une longue épitre en réfutation. J’ignore
de quelle manière il le prendra, il m’a écrit
que M
r
de
M
orveau
etoit chancelant et quil
craignoit que son voyage à Paris n’en fît un
apôtre de Lavoisier »… Chaptal approuve le
raisonnement de son ami sur le gaz hépatique,
et cite d’autres travaux sur l’acide fluorique,
puis termine en évoquant le cardinal
L
oménie
de
B
rienne
, récemment promu
principal ministre d’État : « Les opérations
de l’archevêque de Toulouse sont toutes très
gouttées par nos compatriotes politiques.
Pour moi, je désire qu’il vive et que le roy
conserve sa bonne volonté, nous en serons
tous plus heureux »…
484.
Georges DEMENŸ
(1850-1917) photographe et inventeur, pionnier du cinématographe et de l’éducation physique. 3 L.A.
(minutes, une signée de ses initiales), 1 P.A. et 1 L.S., et 5 lettres à lui adressées (la plupart L.A.S.), 1893-1905 ; 15 pages
formats divers, qqs en-têtes dont
Cercle de Gymnastique rationnelle
, une enveloppe.
1 000/1 500
I
mportant
ensemble
inédit
sur
la
rupture
de
sa
collaboration
avec
É
tienne
-J
ules
M
arey
,
inventeur
de
la
chronophotographie
,
au
moment
où
D
emenÿ
était
sur
le
point
de
lever
la
dernière
difficulté
technique
pour
l
’
invention
du
cinéma
,
que
M
arey
et
D
emenÿ
ratèrent
de
peu
.
Levallois-Perret 10 octobre
1893
. Lettre de Demenÿ à Louis
L
iard
(directeur de l’enseignement supérieur à l’Instruction publique). La
collaboration aux travaux de Marey étant devenue difficile, il demande l’appui de Liard pour « réaliser le programme que j’avais tracé
lorsque j’avais fondé avec M
r
Marey la Station Physiologique », et précise les travaux d’éducation physique qu’il souhaite continuer…
17
octobre
. Réponse de Louis
L
iard
: « vos désirs ne sont pas au fond, bien éloignés des intentions de M. Marey. Le mieux sera que vous
alliez le voir »…
Paris 31 octobre
. Octave
B
londel
, vice-président du Conseil municipal de Paris, a bon espoir que, « Levraud aidant »,
la demande de Demenÿ sera accueillie, « car M. Marey a dû avoir avec le président de la 4
e
comm
on
un entretien analogue à celui qu’il
a eu avec moi. Or, son intention de faire dévier la station physiologique de son but primitif, est manifeste »…
23 mars
1894
. Étienne-
Jules
M
arey
fait valoir à Demenÿ que « je vous ai fait porter à six mille francs la subvention municipale, je voudrais que vous fissiez
passer votre traitement du Collège de France à mon nouveau préparateur. Pour cela il faut, soit adresser votre démission à M
r
Liard,
soit lui demander un congé illimité »…
27 mars
. Demenÿ explique à Marey son refus de démissionner, et réclame les documents et les
instruments dont regorge leur laboratoire…
[Octobre 1898]
. Note de Demenÿ concernant son envoi à Marey d’un exemplaire dédicacé de son
Plan d’un enseignement supérieur
de l’éducation physique
, disant le regret « de n’avoir pas été compris du maître dans l’œuvre qu’il tente d’édifier ». – Carte de visite de
réponse de
M
arey
: « Merci pour le programme, mais je ne connais point de malentendu »…
28 octobre
. Réponse de Demenÿ à Marey :
« Je suis toujours resté convaincu de l’utilité de l’intervention de la science de l’éducation et heureux de pouvoir travailler à ce vaste
programme dans la mesure de mes moyens. Mes regrets sont de n’avoir pu continuer avec vous mes recherches en la matière. Le
malentendu est là »… Après 14 ans de travaux, il n’a plus trouvé ni appui ni encouragement, et l’intention de Marey de faire porter ses
appointements à la Ville de Paris à 6000 francs n’a jamais reçu d’exécution…