3
1.
Louis Alexandre Raimon dit ALEXANDRE
(1922-2008) célèbre
coiffeur parisien.
D
essin
original avec
dédicace
autographe signée, 12 avril
1964 ; 31 x 22 cm, au feutre noir (encadré).
200/300
Beau portrait de l’actrice Claudia
C
ardinale
de profil avec une magnifique
coiffure : « Pour Claudia Cardinale, 12 avril 1964. Alexandre 64 – chez YSL ».
2.
Pierre BALMAIN
(1914-1982) couturier. L.A.S. « Pierre », 25 février
[1977], à Mme Philippe
C
ochin
à
Neuilly ; 1 page in-4 à son en-tête,
enveloppe.
200/250
Remerciement galant en vers :
« Il est grand le plaisir qu’a fait
Françoise envoyant le café !
Alors, moi, pour être poli
Je lui exprime mon bonheur
Au reçu du paquet joli »…
L’adresse est également rimée.
BEAUX-ARTS
3.
Hans BELLMER
(1902-1975). L.A.S., Revel 28 juillet 1945, à son ami l’éditeur Henri
P
arisot
; 4 pages in-4 remplies
d’une petite écriture sur papier fin rose.
1 000/1 200
L
ongue
lettre
à
propos
de
la
nouvelle
collection
« Â
ge
d
’O
r
/F
ontaine
»,
aux
éditions
de
la
revue
F
ontaine
.
Bellmer commente quelques livres qu’il avait proposés pour la collection –
Ma vie
de
C
ardan
,
Anton Reiser
de Karl Philipp
M
oritz
,
etc. –, et des pages d’Albert Béguin sur le Romantisme allemand. «
Anton Reiser
c’est ceci : Le livre
unique
de la
manie
du
désespoir
masochiste
.
Le livre
unique
de
l
’
objet
extérieur, mis en rapport immédiat, concret, avec l’état émotif. De là une poésie atroce doublée
d’un “mal d’enfance” atroce. À côté de Novalis, d’Achim d’Arnim, de Brentano etc. ce livre,
seul
, est un
document
, des plus émouvants
et des plus troublants que je connaisse. [...] si je vous ai dit que je crois être disposé et en mesure de faire des dessins pour ce livre
– ce n’est pas dit à tout hasard ! »... Il parle avec moins d’enthousiasme d’
Andreas Hartknopf
de Moritz, et félicite Parisot de penser
à
La
Comtesse Dolores
d’
A
rnim
, mais le met en garde contre
L’Invalide fou
, que Béguin a traduit, « probablement en prévision de
la “collaboration” définitive de Pétain et d’Hitler. Vous n’ignorez pas que
A
rnim
, à côté de sa production générale, de sa pensée
automatique, était un poète prussien-national de premier ordre. Donc, dans les écoles allemandes on ne connaissait d’Arnim que deux
choses : 1) Poèmes de la libération nationale (platitude nationaliste genre Aragon, Seghers, Éluard etc.) et 2)
L’Invalide fou
. Quant à la
Série de dessins
– je suis férocement décidé à la faire comme je vous l’ai dit : si c’est inévitable (matériellement) je ferai ça cahier par
cahier. À commencer par le meilleur dessin (la Tour-menthe) accompagné du meilleur texte. Oui, moi aussi, je vais essayer de faire un
texte, ce qui n’empêche pas que celui – éventuel – de
B
ataille
ou de
M
ichaux
sera probablement supérieur au mien. Pour
P
aulhan
et
A
rp
je suis sceptique »... Il donne quelques conseils pour aborder ces derniers, et livre quelques considérations sur la fabrication : prix,
format, possibilité de reproduction de photos de sa
Poupée
... « Car, vous le savez,
je n’ai plus un seul négatif !
S
eghers
m’écrit des lettres
pour m’amadouer. Je veux bien me faire amadouer ; mais une chose est certaine : je publierai que je ne désirais pas et que je ne désire
pas collaborer à ses revues. Vous pensez – je me compromettrai en publiant quelque chose avec cet entrepreneur rusé – ce soi-disant
Louis Aragon et ses acolytes – les Seghers, les Éluards etc. – Mais je n’y pense pas. Vous verrez, avec moi, dans deux ans, comment ces
chameaux-lions auront changés de couleur. Qu’ils mangent leur soupe tout seuls, à ce moment-là. Ma vie est trop emmerdante pour que
je ne tienne pas à une intransigeance propre et absolue de l’idée de ma liberté individuelle »...
4.
Hans BELLMER
. L.A.S., 7 août 1945, à son ami l’éditeur Henri
P
arisot
; 2 pages ¾ in-4 remplies d’une petite écriture
sur papier fin rose.
1 000/1 200
B
elle
lettre
à
propos
de
sa
sculpture
L
a
P
oupée
et
du
projet
de
livre
sur
L
es
J
eux
de
la
P
oupée
.
« La Poupée (l’objet) se trouve dans mon ancien appartement, Rue Bernard Palissy au moins partiellement.
Quelques
photos pourraient
être reprises. Mais le problème est toujours : comment faire pour retirer mes affaires de ce logement, étant donné que les deux frères
Berger font le mort. [...] il n’y a qu’une chose à faire : essayer de disposer des photos coloriées qui se trouvent chez des amis, comme chez
vous p. ex. Je croyais que les photos de Poupée (2
e
série) coloriées que vous possédez étaient celles que vous avez fait agrandir d’après
les petites épreuves et coloriées par un photographe quelconque. Je les ai vu un jour chez vous – et, en comparaison avec mes propres
agrandissements coloriés ces choses étaient assez affreuses. Mais si je vous en donne, après, quelques bonnes choses en couleurs, ce
serait parfait ! Mais vous n’avez probablement pas toute la série, en tant que choisie pour les
Jeux de la Poupée
? »... Il l’entretient de
la similigravure en couleur, renvoie au livre de Méliès et au
Minotaure
: Zervos pourrait recommander un atelier. « La publication des
Jeux de la Poupée
, etc., m’emmènera peut-être ce personnage aux nombreux millions qui me demandera la construction d’une ultra-
1
… / …