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112

I

ntéressant mémoire

économique

pour

développer

la

papeterie

française

.

Ces derniers temps, on a vu l’Angleterre « triompher partout : partout l’emporter sur nous ; et nous exclure enfin de tous les lieux où

l’industrie a su attirer les regards et fixer le gout. […] Les aprêts anglois, qui supléent en partie à la matiere, en tant de circonstances,

et qui donnent le débouché à tant de petites étoffes, sont dus au S

r

P

rice

. Mais ces aprets ne peuvent s’opérer qu’avec des cartons

qui leur soient propres ; et l’art de faire ces cartons est tellement ignoré parmi nous, que malgré les voyages réitérés en Angleterre

pour en découvrir les procédés, malgré les essais sans nombre et très coûteux […] on n’a rien fait qui vaille encore »… Ayant contesté

vigoureusement un mémoire lu à l’Académie des sciences [

Second mémoire sur la papeterie

de Nicolas Desmarest], et souligné les

difficultés d’importer les apprêts anglais par temps de guerre, Roland propose que le gouvernement encourage un Anglais naturalisé

Français qui a reçu de son pays d’origine « les détails, et de la coupe des machines, et des procédés de l’art » : il demande pour lui

l’exemption des droits, charges publiques, charges de milice et corvée, capitation, taille etc.

442.

Manon

P

hlipon

, Madame ROLAND

(1754-1793) l’égérie des Girondins ; femme (1780) de Jean-Marie Roland de la

Platière (1734-1793), elle fut guillotinée. L.A.S. « Phlipon », Paris 20 avril 1770, à Mademoiselle Sophie

C

annet

« 

la

cadette »

à Amiens ; 2 pages et demie in-4, adresse avec cachet de cire rouge à son chiffre couronné de roses (brisé ; petite

déchirure par bris de cachet avec perte de quelques lettres).

1 200/1 500

T

rès

belle

lettre

de

jeunesse

,

inédite

,

à

seize

ans

à

son

amie

de

pension

,

toute

première

des

lettres

aux

demoiselles

C

annet

(elle

ne figure pas dans les

Lettres en partie inédites de Madame Roland aux demoiselles Cannet

, H. Plon, 1867). Manon Phlipon avait fait

ses études avec les sœurs Sophie et Henriette Cannet au couvent des Dames de la Congrégation ; elle témoigne ici de son profond

attachement et de sa confiance en son amie Sophie.

« Tu as donc enfin ceder chere amie aux instances réitérés de ton cœur et ta paresse expirante sous les efforts de l’amitié a été forcé

de reconnoitre son empire et de se soumettre à ces lois. Ce triomphe lui est glorieux [...] mais que dis je, je me trompe, le silence que

nous scavons si bien garder est une preuve de lintime conviction ou nous sommes, lune et lautre de la verité de nos sentimens et nous

nen goutons pas moins les douceurs nos cœurs étroitement unis savent franchir d’un vol rapide lespace qui nous sépare. [...] Jouissons

ma chere amie du plaisir pur que nous cause une amitié si belle et nignore pas que les nœuds charmans qui nous lient le font peutêtre

plus etroitement encore que ne sçauroient faire ceux du sang. [...] à quel satisfaction peut on être plus raisonnablement sensible quà

celle que se procure deux cœurs qui n’en font qu’un. Si l’un a quelque peine elle est soulagée par la part qu’en prend lautre si une douce

joie se fait sentir elle augmente par celle quil trouve à la partager avec son fidel compagnon quelle douceur que de se communiquer ses

pensées sans reserve sans crainte sans inquiétude, tu m’as fait gouter ces agrémens dans ta lettre par la confiance que tu mÿ temoigne

et tu peut en attendre une pareille de ma part »... Elle évoque les fidèles « sempressant de venir rendre à la majesté divine leurs prieres

et leurs vœux […] peutêtre helas regretterons nous encore cette sincerité et cette innocence qui sembloit faire le principal caractère

des anciens tems, ou un amas de pierre ou de gazon etoient les rustiques monumens que les mains innocentes de nos premiers peres

elevoient à lêtre suprême […] Depuis que les mortels ont elevé des temples à la divinité qui daigne reserrer son immensité dans leurs

bornes étroites ÿ résider dune maniere admirable et semble devoir par cette raison cÿ attirer un respect encore plus profond sa bonté

même paroit donner plus d’hardiesse à loffenser et l’on ne craint point d’aller dans son sanctuaire l’outrager d’une maniere qui doit faire

honte aux humains. Ah que nous sommes heureuses ma chere amie de pouvoir ainsi nous communiquer nos réflexions elles seroient

trouvés bien ridicules par de certaines personnes parce que nous regardons les choses d’une œil bien différent quelles »... Elle termine

par des protestations d’amitié…

Reproduction page 111

443.

SAINT-DOMINGUE

. L.A.S. par

C

harvain

, Cap 11 janvier 1771 ; 3 pages in-4.

200/300

I

ntéressante

lettre

scientifique

. Il a encore des doutes sur la nature du sel qu’il a soumis à son correspondant, et dont il rappelle

les propriétés : il se dissolvait aussi facilement à l’eau froide que l’alun ordinaire, avait la grosseur des plus gros cristaux du sel, était

terne et s’écaillait, et tombait en efflorescence. « Le Borax brut, comme le rafiné, ne se dissout […] que fort difficilement à l’eau froide,

et lorsqu’on le soumet au feu dans un creuset, il luy arrive d’abord ce qui arrive à l’alum, et au sel demandé. Le Borax, ne vient jamais

que comme une pâte molle et encore faut-il qu’il soit poussé longtems sur le feu […] ; mais le sel dont je cherche a connoître le nom, se

liquéfie tout aussy tot qu’il a epuisé son phlegme, et son augmentation de chaleur. Sa matiere vitréfique reste au fond du creuset […], elle

ressemble à de la crème fonduë »… Le seul moyen de faire évaporer cette matière est d’introduire dans le creuset un morceau de soufre,

et que le bitume fondu, la matière s’enflamme… Il le prie de lui faire connaître toute espèce de borax qui soit semblable au sel qu’il

décrit, et assure qu’il offrira avec plaisir, « tout ce qui pourrait vous être agréable dans cette colonie »… [Ce

C

hervain

, correspondant de

Réaumur, cité dans l’Encyclopédie, a envoyé en 1775 une lettre sur le même sujet au

Journal encyclopédique

.]

444.

YOLANDE DE FRANCE, duchesse de SAVOIE

(1434-1478) troisième fille de Charles VII et de Marie d’Anjou,

épouse (1452) d’Amédée IX duc de Savoie (1435-1472), auquel elle avait été fiancée en 1436 ; veuve, elle fut régente

du duché pendant la minorité de son fils. L.A.S. « Yolant », Miolles [Miolans] 22 décembre [1474 ?], au duc de

M

ilan

,

Galeazzo Maria

S

forza

 ; 1 page obl. in-4, adresse au verso à « mon frere le duch de Milan » (petit trou).

2 000/2 500

T

rès

rare

lettre

autographe

à

son

beau

-

frère

,

et

beau

-

père

de

son

fils

le

duc

P

hilibert

,

réclamant

son

aide

contre

les

ennemis

de

son

duché

au

début

de

la

guerre

de

B

ourgogne

.

[Régente du duché de Savoie pendant la minorité de son fils Philibert I

er

(1465-1482), Yolande le maria en 1474 à sa cousine Bianca-

Maria

S

forza

, fille de Galeazzo Maria et de Bonne de Savoie. La Savoie est impliquée dans la guerre qui commence, et qui oppose les

états de Bourgogne à la Confédération suisse.]