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33

93.

Max JACOB

(1876-1944). 2 L.A.S., Saint-Benoît-sur-Loire 1927-1928, [à son ami Adolphe

A

ynaud

, à Lille] ;

2 pages petit in-4 chaque.

500/600

A

u

collectionneur

lillois

à

qui

J

acob

vend

des

gouaches

et

donne

des

conseils

[Aynaud fut aussi client du céramiste Giovanni

Leonardi (1876-1957), ami de Jacob qui demande de ses

nouvelles dans ces lettres.]

18 avril 1927

. Il annonce la publication chez Crès d’« un beau

livre de moi : la réédition d’un petit bouquin de 1911 :

La Côte

qui

était un recueil de censés poèmes bretons anciens avec fausse

érudition, fausse préface, le tout assez bien venu pour qu’on

s’en soit souvenu quinze ans après. J’avais fait pour cette édition

quinze gouaches qui ont été minutieusement reproduites. Or j’ai

de ce volume un exemplaire sur Japon Impérial qui vaut 1500

f

en librairie aujourd’hui et qui en vaudra bien davantage bientôt.

Mon exemplaire porte le n° 1 imprimé spécialement avec mon

nom. J’y ai mis un poème inédit en prose genre Haïkaï ; j’y

mettrai une dédicace de ma main avec ma signature. Il vaudra

plus encore et je ne vous le vendrai pourtant que 1500

f

, si vous

en avez envie. Il est présenté dans un cartonnage commode et

joli »...

14 septembre 1928

. Il a tant couru depuis deux ans qu’il ne

se conçoit plus « qu’en pantoufles », mais il acceptera son

hospitalité avec joie : « Vous êtes de ceux à qui l’on pense et

à qui on n’a pas l’idée d’écrire parce qu’ils sont présents à la

pensée :

P

icasso

et moi qui ne nous sommes pas quittés pendant

vingt années

ne nous écrivons

jamais

, pas même au jour de l’an.

J’ignorais d’ailleurs la conférence de dom Chauvin, et j’entends

si souvent parler de S

t

Benoît et même par dom Chauvin que je ne me serais pas dérangé pour cela. [...] Vous me parlez

du

Tableau de la Bourgeoisie

. J’en ai fait cet été 9 illustrations. Le tout est aux mains terribles de Gallimard. J’aurais

dû aussi commencer un roman. La première ligne est encore dans l’encrier. J’espère seulement la parution d’un petit

volume de vers. – Les gouaches roulent toujours : il paraît que

B

ernheim

en a acheté une deux mille huit cent francs »...

94.

Max JACOB

. L.A.S., Paris 8 avril 1936, à son « cher Julien » ; 2 pages in-4 (trous de classeur).

300/400

« Vous me mettez trop haut et me donnez le vertige. Merci de m’aimer et je vous aime. J’ai cherché la Sagesse, je

crois qu’elle ne se trouve que dans Jésus Christ. La compréhension venue de l’amour est symbolisée dans la goutte

d’eau qui est matière et la goutte de sang qui est esprit. Union de la matière et de l’esprit qui est à la fois la charité

et l’intelligence. Vous vous souvenez du coup de lance qui perce le

Sacré Cœur

– c’est le centre du monde spirituel.

Ayons le culte du Sacré Cœur. Rien ne vous emplira de paix que la Sainte Hostie : il faut y goûter. Et où vous conduira

Eros ? à la maladie ! au drame ! au suicide ! au désespoir. Voici l’âge ! et qu’est-ce qu’un vieillard amoureux ? Un vieux

cochon ! dont on rit. L’âge viendra aussi pour vous »... Il faut aller vers l’Esprit : « Et où vend on l’Esprit ? dans les livres ?

Vous savez que non ! […] On le donne à la Sainte Communion et au Confessionnal. Examinez-vous ! confessez-vous !

aimez votre prochain, aimez Dieu »…

95.

Alphonse KARR

(1808-1890). 11 L.A.S., [années 1830-1870] ; 16 pages in-8 ou in-12.

150/200

Lettres à MM. Bomain et Saint-Aignan (« ma résolution ébranlable de rester étranger à tout ce qui regarde les

affaires d’une ville où [...] je n’ai pas trouvé la justice commune ni les garanties les plus ordinaires ») ; Adolphe

C

rémieux

(

1

er

janvier 1871

, longues réflexions politiques et militaires sur le siège de Paris, les familles des francs-tireurs et des

mobiles tombés au combat, les appointements des élites…) ; son cher Reybaud ; son éditeur Hippolyte

S

ouverain

(3) ;

en faveur des pêcheurs d’Étretat et de leurs familles éprouvées ; à un Anglais à propos de ses fleurs et de l’envoi d’un

bouquet (Nice 1864) ; pensées, etc. Plus des portraits, dont une photographie (

Galerie contemporaine

).

O

n

joint

5 L.A.S. et 1 L.S. (quelques portraits joints) par Juliette Adam, Maurice Donnay, Édouard Hervé, Georges

Perrot, Narcisse-Achille de Salvandy (2, une au maréchal Vaillant).

96.

Rudyard KIPLING

(1865-1936). L.S.,

Bateman’s, Burwash (Sussex)

21 juillet 1924, à Henry B

ordeaux

; 1 page

in-4 ; en anglais.

200/300

Il le remercie vivement de lui avoir envoyé son étude sur Lady

S

tanhope

, femme fascinante et inexplicable. C’est une

personnalité qui l’a toujours intéressé. Il le remercie aussi pour son second cadeau,

La Chartreuse du reposoir

, qu’il

a passé la veille à lire, non seulement pour l’intérêt humain intense, mais pour le sens implacable de continuité et de

destin derrière le drame. Sa seule critique relève d’un doute que la lettre qui produit l’effroi dans l’esprit de la jeune

fille pût être envoyée par aucune femme ; mais le reste découle logiquement et terriblement…

Jeudi 20 juin 2019 à 14 heures